DAMIERS EN BOUCLE – MIGHT & MAGIC N’EST PAS TOUJOURS SYNONYME DE JEU DE RÔLE. EN TÉMOIGNE CLASH OF HEROES, UNPUZZLE GAME IMBIBÉ DE TACTICAL RPG.

ÉDITÉ PAR UBISOFT ET DÉVELOPPÉ PAR CAPYBARA GAMES, ÂGE 7+, DISPONIBLE SUR IPAD (VERSION TESTÉE).

Polluée par des productions pop-corn opportunistes, la ludothèque des terminaux tactiles d’Apple reprend des couleurs ces dernières semaines. Après le cinquième épisode du génial Walking Dead le mois dernier, l’iPhone et surtout l’iPad accueillent ainsi Might & Magic: Clash of Heroes. Ce remake d’un des meilleurs titres Nintendo DS en 2010 tourne en fait le dos à l’esprit purement rôlesque de la saga des Might & Magic. Si la licence posait les bases des jeux de rôle électroniques sur Apple II (en 1982), Capybara Games a ici décidé d’opérer une hybridation stupéfiante à coups de puzzle game. Bref, Tetris rencontre Donjons & Dragons.

Passé inaperçu sur la portable de Mario, Might & Magic: Clash of Heroes suit ici la refonte graphique de sa réédition sur PlayStation 3 et Xbox 360. Ce troisième tour de piste se tapisse donc de visuels abandonnant la patte 16 bits de l’original pour dérouler un univers médiéval fantastique proche d’un film d’animation. Malgré des couleurs pop acidulées et un scénario manichéen avide de vengeance familiale, la densité et la complexité de son gameplay forcent toujours le respect. De quoi également ne pas (trop) s’énerver sur la prise en mains tactile qui manque parfois de répondant.

Pour faire simple, Clash of Heroes livre une succession de combats au tour par tour comparables à des parties d’échec. L’analogie s’arrête toutefois à ce mécanisme et à la disposition des unités de chaque camp, en haut et en bas du damier. Car le jeu demande d’assembler verticalementtrois trouffions de même couleur pour former des colonnes d’attaque à même d’avancer pour toucher la partie adverse, campée en haut de l’écran. La constitution de murs de défense demande, elle, une formation horizontale. Détail non négligeable, dans le camp du joueur, seuls les soldats qui surplombent chaque colonne sont amovibles.

Combats noirs et nuits blanches

Cette limitation conférant une dimension tactical RPG au jeu taquine les neurones en boucle. Jusqu’à en devenir obsédante. D’autant que Capybara Games amène une foule de subtilités parmi lesquelles la notion deliens. Deux colonnes d’attaque aux couleurs idoines formées lors d’un même tour renforcent ainsi les pouvoirs de chacune. Mieux: deux soldats se lient à un cerf de la même couleur pour créer une faction qui sautera les remparts ennemis… Le tout avec un potentiel de combinaison en « lien » avec des colonnes classiques de la même couleur.

Impliquant une dimension aléatoire et jubilatoire lorsqu’on appelle des renforts d’unités, Clash of Heroes est traversé de mille autres finesses très bien expliquées dans son tutoriel. Les autres subtilisés entre points d’XP, artefacts de bonus magiques et autres unités soignant ses proches donnent le vertige. Et s’il est regrettable que Capybara Games n’aie pas fondamentalement essayé de dépoussiérer cette fine mécanique horlogère, l’ajout de parties multijoueurs online ou offline (où l’iPad passe de mains en mains) donne le sourire. Attaquez maintenant!

MICHI-HIRO TAMAÏ

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