Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

IMAL EXPOSE UN FLORILÈGE D’oeUVRES NUMÉRIQUES DES ANNÉES 90… ET S’INTERROGE SUR L’AVENIR DE CE TYPE DE CONTENUS.

Welcome to the Future!

EXPOSITION COLLECTIVE, SYMPOSIUM ET WORKSHOPS, IMAL, 30, QUAI DES CHARBONNAGES, À 1080 BRUXELLES. JUSQU’AU 26/04.

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Du 26 au 28 septembre 2012 s’est déroulée à Vancouver une conférence internationale ayant fait date. Elle avait pour titre La Mémoire du monde à l’ère du numérique: numérisation et conservation. Cet événement a rassemblé plus de 500 participants, issus de 110 pays, autour de la question de la préservation du patrimoine culturel à l’ère numérique, un sujet brûlant. Le fait que « de nombreux documents d’origine numérique n’ont pas fait l’objet d’une réflexion quant au moyen d’assurer leur accessibilité ainsi que leur bonne conservation au cours du temps et des avancées technologiques » figurait parmi les constats sans appel du colloque. Cette réflexion en entraînait une autre, tout aussi actée, dans son sillage: « La conservation numérique doit être une priorité du développement. »

Trois ans plus tard, iMAL, en collaboration avec PACKED (Centre d’Expertise pour le Patrimoine Numérique), apporte sa pierre à l’édifice. Yves Bernard explique: « Sans un effort substantiel de recherche dans les méthodologies et technologies de conservation des objets numériques, sans décisions politiques concernant les éditeurs de logiciels, les fabricants d’électronique et d’informatique, les grands acteurs d’Internet, sans une réflexion profonde sur les problèmes de propriété intellectuelle, sur les rôles et actions des institutions muséales par rapport aux contenus numériques, le patrimoine culturel et artistique né numérique est condamné à mourir d’obsolescence, perdu pour les générations futures. »

Obsolescence programmée

Pour pallier cette lacune, le Centre de Cultures Digitales basé à Bruxelles multiplie les initiatives. Ainsi du projet Resurrection Lab qui entend oeuvrer « pour la préservation des arts nés numériques et leur accès public futur« . Dans la foulée de celui-ci, l’exposition -mais également le symposium et les workshops qui l’encadreront-, Welcome to the Future! poursuit cette entreprise en nous emmenant dans la préhistoire de l’ère numérique, c’est-à-dire au coeur des années 90. Véritable forge créative, cette décennie a livré, à coup de cd-roms et de disquettes, quelques contenus remarquables… qui ne sont plus accessibles depuis les technologies actuelles. Tout le problème est là car, si l’on n’y prend garde, ce devenir obsolescent risque de se répéter avec les productions numériques actuelles.

Pour nous en faire prendre la mesure, l’exposition qui est segmentée en trois thèmes -Visions, utopies et politiques sur le monde numérique naissant, Nouvelles expressions artistiques numériques et Documents hypermédia sur les arts contemporains- donne à voir sur ordinateurs les pionniers du monde numérique naissant. Ainsi de John Maeda, dont la méthode de programmation, Design By Numbers, est à la base de nombreuses créations artistiques actuelles. Mais il y a également les cd-roms de Peter Gabriel –Xplora 1 et EVE– ou le Puppet Motel de Laurie Anderson, création et jeu interactif à l’atmosphère de polar envoûtante. Sans oublier le collectif d’artistes The Residents et ses fictions multimédias Have a Bad Day on the Midday, Freak Show et Gingerbread Man. Au total, plus de 50 cd-roms et disquettes, parfois très rares, livrent un instantané à ne pas rater du patrimoine numérique.

WWW.IMAL.ORG

MICHEL VERLINDEN

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