Matthew Shipp

« Symbol Systems »

Réédition du premier album solo de Matthew Shipp, publié en 1995 par le label américain No More, Symbol Systems tranche avec les mièvreries que le pianiste américain enregistrait à la même époque pour hatOLOGY. Seul au piano, Matthew Shipp improvise à partir d’un canevas, ou de façon totalement libre, quatorze titres qui se succèdent comme différents chapitres résumant de façon synthétique le grand écart auquel il s’est toujours livré. Celui qui, parallèlement à sa carrière solo, s’est fait connaître en tant que pianiste du quartette du saxophoniste Davis S. Ware (1949-2012) se retrouve aujourd’hui à la tête d’une discographie inégale sinon contradictoire. Partagée entre un engagement quasi militant dans son désir de perpétuer la Great Black Music, une éducation classique marquée par les impressionnistes français et un goût pour le hip-hop et l’électronique, Matthew Shipp n’a jamais voulu fondre tous ces aspects de sa personnalité en une figure qui, il y a plus de 20 ans, aurait été (pour le moins) originale au sein du tout-venant des pianistes de jazz. Symbol Systems reste, à la lumière de cet éclatement créatif, l’album le plus représentatif à ce jour de sa carrière discographique et qui le voit conjuguer les clusters d’un Cecil Taylor (qu’il n’aimait pas) aux élans d’un Rachmaninov qu’interprèterait Bud Powell.

Matthew Shipp

hatOLOGY 749.

8

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