Maïmaï

Un matin, Tarô, jeune artiste peintre privé de la parole et de l’ouïe, apprend via un message de sa grand-mère le décès de sa mère Mitsuko, des suites d’une crise cardiaque. Un trépas qui, peu à peu, fait resurgir le passé enfoui et atypique de feu l’ancienne libraire spécialisée dans les vieux livres et de son fils. Ce passé s’incarne par l’irruption de Hanako, la petite fille devenue femme qui fut la grande compagne de jeu du garçon durant son enfance. Issu du cycle L’ombre du chardon imaginé par Aki Shimazaki, Maïmaï en est le cinquième et dernier épisode. Mais comme c’est le cas à chaque fois chez la romancière, il peut se lire sans connaissance préalable du ou des précédents. Écrivaine japonaise résidente au Québec depuis 1991, Shimazaki écrit sans aspérité dans un français qui n’est pas sa langue maternelle, ce qui donne lieu à quelques jolies et charmantes approximations (comme offrir ses condoléances plutôt que les présenter). Sa langue est simple, sans apprêt, épurée comme un certain mode de vie nippon. Sous une apparente neutralité voire platitude, l’autrice dénonce ici les conventions, les a priori, la peur de la société japonaise face à l’altérité (Tarô est sourd-muet), à l’étranger (son père est espagnol), et la violence sous la bienséance.

d’Aki Shimazaki, éditions LEMEAC/Actes Sud, 176 pages.

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