Les Beatles se retrouveront dans un jeu vidéo musical signé par les créateurs de Rock Band. De quoi susciter l’espoir autant que la crainte.
Panique au village! Les Beatles connaîtront l’an prochain une adaptation en jeu vidéo. A priori réjouissant, ce projet encore sans nom fait blêmir plus d’un joueur fan des Fab Four. Les routards vidéoludiques connaissent en effet la chanson: Michael Jackson, Kiss, Aerosmith, 50 Cent… planter des figures totémiques pop, rock ou rap au beau milieu d’aventures pixélisées se solde plus souvent par un flop que par un top. Mais on ne la fait pas à la très méticuleuse Apple Corp. La société, gardienne des droits de l’indémodable quartet pop (1), vient de confier l’interprétation vidéoludique de son trésor à Harmonix, l’inventeur du séminal concept de Guitar Hero qui cartonne ces temps-ci avec Rock Band.
Ce mariage arrangé ne s’est pas fait à la légère. Au terme de 17 mois de tractations et d’hésitations, la famille Harmonix (Electronic Arts/MTV Games) a été préférée au clan Neversoft (Vivendi/ Activision). Juste retour de manivelle penseront certains, puisque Harmonix avaient dû lâcher il y a quelques années « son » Guitar Hero à Activision. Les Beatles, eux, auront droit au tapis rouge. Harmonix annonce ainsi à qui veut l’entendre qu’il ne s’agira pas d’un énième add on de Rock Band à l’image des nombreux packages musicaux à télécharger sur console ou des DVD thématiques (AC/DC Live).
Difficile pourtant d’imaginer Harmonix révolutionner le genre au vu des banals accroches de gameplay dévoilés. Le studio parle ainsi d’un jeu de prestation musicale interactive impliquant des périphériques. Cithare USB? Moustache karaoké? Les paris sont ouverts, tout comme pour les visuels qui, selon le développeur, occuperont une place centrale. Avec, qui sait, moult délires colorés en jaune sous-marin. En attendant le résultat, le communiqué de presse officiel annonce les apports créatifs de Yoko Ono Lennon et d’Oliva Harrison (la fille de Georges). Mieux: Sir Paul McCartney et Ringo Starr embarquent aussi à bord. Et le premier de se dire « ravi de voir que le projet élargira leur public » pendant que le second constate que » leur héritage trouvera une progression naturelle dans l’univers numérique du 21e siècle » .
Une subtile manière de rappeler que la playlist de 45 titres (un chiffre avancé par Variety) de ce projet s’offrira pour la première fois en vingt ans une cure de jouvence remasterisée en numérique par Giles Martin, fils du cinquième Beatles et signataire du récent spectacle LOVE. Historique, cette réédition occulte d’ailleurs presque le jeu. Les disques des chevelus de Liverpool restent en effet absents des boutiques musicales en ligne. De quoi mettre encore un peu plus de pression sur Harmonix qui devra dérouler un gameplay sans faute. Un mythe, ça ne s’écorche pas.
(1) Accompagnée d’EMI Music, Harrisongs Ltd et de Sony/ATV Music Publishing.
Michi-Hiro Tamaï
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