Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

ACCORDS FOLKS, MÉLODIES POP ET HARMONIES À 2 VOIX SOUS LE SOLEIL DU BW. APRÈS UN PREMIER EP REMARQUÉ, LUCY LUCY! SORT ENFIN UN 1er VRAI ALBUM. RENCONTRE.

Retour aux sources. Ce jour-là, juste avant qu’on ne les rencontre, Aurelio et François ont donné un concert au collège Cardinal Mercier, à Braine-l’Alleud. Aurelio: « Depuis quelques mois, on passe dans les écoles dans le cadre des Jeunesses musicales. Ici, on a joué pour les 1ères et 2e. Mais à la récréation, on a improvisé un set dans la cour pour tous les autres. » Cardinal Mercier, c’est là que tout a commencé. Comme les Girls in Hawaii, comme les Tellers… François: « On voyait les GIH, on savait qu’ils étaient aussi passés par là. On s’imaginait connaître le même parcours. En tout cas, cela rendait les choses plus accessibles. » De fait. Après avoir sorti un premier EP en 2009, les Lucy Lucy! lâchent aujourd’hui Someone Else, leur tout premier album, entre folk et power pop solaire.

Rondes de nuit

Pour en parler, rendez-vous est fixé au Rideau Rouge, café-concert chaleureux, planté en pleine pampa « brabantwallonne ». C’est le repaire du groupe qui y a souvent joué lors des jams du mardi soir (aujourd’hui, François y travaille même à mi-temps sur la saison musicale). Il est situé sur Lasne-la-cossue, en pleine « Wallifornie ». Aurelio avoue avoir hésité à faire l’interview ici. « Pas envie non plus d’alimenter l’image BW. » On comprend: la folk-pop de Lucy Lucy! a beau être propre sur elle, elle ne porte pas de pull en V. D’ailleurs, les plans galères, le duo en a connu, « à chanter sous les escaliers dans les restaurants: on avait le repas gratuit, on était déjà tout fous. » Il y a eu aussi la tournée des bars sur la Grand-Place de Nivelles. « C’est comme cela qu’on a eu nos premiers cachets. »

Si le groupe s’affirme comme quintet, le noyau de Lucy Lucy! reste encore constitué d’Aurelio et François. La rencontre a lieu en 5e secondaire. « On faisait tous les 2 de la musique dans notre coin. » Aurelio (1987) est le 4e d’une famille de 5. « Tous musiciens! ». Un père instituteur qui a appris la guitare en autodidacte, une mère infirmière qui chante dans une chorale. François (1985): « Mes parents aussi faisaient partie d’une chorale. Le fait que l’on chante à 2 voix dans Lucy Lucy! vient peut-être de là aussi. » A un moment, les garçons passent pour les Simon & Garfunkel du coin, le combo country-folk pour feux de camp. « Ça nous a fait marrer un moment, mais nos compos ont évolué entre-temps. »

Au passage, les 2 insistent sur le travail de groupe, sur les sessions nocturnes de composition, enfermés dans différentes maisons, et qui ont amené au moins autant de musique que de bons souvenirs, autant de songwriting que de teambuilding. Pour la réalisation de Someone Else, ils ont envoyé un mail à l’Américain Jeremy Ferguson (Be Your Own Pet, Turbo Fruits…). Qui, à leur grande surprise, acceptera la mission. Il se chargera notamment de corser un peu le son du groupe – « On a un naturel à faire quelque chose de propre. » Mais on ne change pas une formule gagnante: la base des morceaux reste toujours les harmonies à 2 voix d’Aurelio et François. « C’est ce qu’on a gardé des débuts, c’est notre force, notre marque de fabrique. Presque au point de ne plus pouvoir chanter l’un sans l’autre. » Lucy Lucy!, frères d’armes…

LUCY LUCY!, SOMEONE ELSE, 62TV RECORDS/PIAS.

LE 12/03 À THEUX (THÉÂTRE DE L’AUTRE RIVE), LE 15/05 À BRUXELLES (NUITS DU BOTA)…

LAURENT HOEBRECHTS

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