L’ODYSSéE Pépère – Blockbuster en vue! Malgré un gameplay conservateur agaçant, Lost Odyssey se profile comme un jeu de rôle incontournable.

Editeur Mistwalker. Développeur Feelplus. Age 16+. Disponible sur Xbox 360.

Il y a plus de dix ans, Final Fantasy VII popularisait sous nos latitudes un nouveau genre vidéoludique: le Role Playing Game ou RPG. Apparenté au jeu de rôle papier traditionnel, le style a définitivement marqué le monde du jeu vidéo en rendant son propos plus complexe, l’enrichissant de concepts narratifs et esthétiques liés au septième art. Hironobu Sakaguchi, le concepteur de la série, est depuis lors devenu incontournable en matière de créativité aux côtés de Miyamoto ou de Kojima. Les 70 millions de Final Fantasy écoulés dans le monde en témoignent. Autrefois lié à Square Enix, Sakaguchi a néanmoins quitté le prolifique studio de développement suite au cuisant échec commercial de Final Fantasy: les Créatures de l’esprit, trop ambitieux.

Depuis trois ans, l’homme s’est donc lancé à son compte en fondant Mistwalker. Un studio de développement qui doit prouver son talent mais aussi promouvoir indirectement la Xbox 360, encore impopulaire auprès du public japonais. L’équipe de Sakaguchi livrait donc il y a quelques mois – et exclusivement sur la console de Microsoft – Blue Dragon. Un RPG moyen, au de- sign et aux propos assez enfantins réalisé en collaboration avec Akira Toriyama, le dessinateur des Dragon Ball.

Second titre de Mistwalker (via Feelplus) attendu pour la fin de ce mois, Lost Odyssey développe une narration et une esthétique plus mature que Blue Dragon, le premier jeu du studio. On y incarne Kaim Argonar, jeune guerrier condamné à vivre 1 000 ans. Soit une intéressante réflexion sur l’immortalité mais aussi un bon prétexte pour faire voyager le joueur à travers les âges. Inconnu chez nous, l’écrivain japonais Kiyoshi Shigematsu a £uvré sur Lost Odyssey. « C’est un grand auteur au Japon, précise Hironobu Sakaguchi. Ses livres évitent le cliché des scènes mélo. Et parviennent à plonger le lecteur dans une tristesse latente qui fait transparaître son amour pour le genre humain. Cela m’a vraiment touché et j’ai voulu transmettre ces sentiments dans mes jeux… »

PEUR DU RISQUE?

Singulier et marquant, l’univers de cette méga production oscillera entre SF, heroic fantasy et révolution industrielle. Machines à vapeurs, calèches motorisées, ferronneries: l’intérêt des Japonais en la matière ne se dément pas. « Je pense que le public japonais affectionne la révolution industrielle et les bouleversements qu’a connus le Japon car il a été marqué par les grands changements économiques subis pendant les ères Meiji et Taisho, note Daisuke Fukagawa, producteur de Lost Odyssey. Le pays traverse aujourd’hui une période plus stable, d’où ce regain d’intérêt. « 

Un conservatisme également présent dans les mécaniques de combat (au tour par tour) très orthodoxes du titre. Malgré un certain parti pris arcade glissé au milieu des combats et une interactivité accrue lors des phases d’exploration, Mistwalker et Feelplus ne révolutionnent pas le genre. Il faut dire que la prise de risque ne doit pas être une priorité pour un studio qui doit promouvoir sur l’archipel nippon une console qui se vend moins bien que la vieillissante PS2.

http://lostodyssey.jp

MICHI-HIRO TAMAï

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