L’hyperrêve

Monsieur Guy Delcourt, éditeur de son état, est un homme fidèle: quand il aime un de ses poulains, il le soutient envers et contre tout. Dans le paysage de la bande dessinée du début des années 90, la catégorie « Science et Philosophie » n’était pas le genre le plus sexy. Et pourtant, en découvrant Marc-Antoine Mathieu et son Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves, il allait lancer l’une des séries les plus singulières dans le paysage mainstream du 9e art. Voilà donc 30 ans que le sieur Acquefacques rêve dans son petit appartement. La collision entre son rêve et celui de son voisin de palier, Monsieur Hilarion, provoque un hyperrêve dans lequel les deux compères se retrouvent prisonniers. Seul le professeur Ouffe pourra sans doute les en sortir. L’auteur s’attaque cette fois à la notion d’infini, prétexte comme toujours à des joutes verbales désopilantes sans queue ni tête. Riche de ses dernières productions hors-série, il plonge le lecteur dans des mises en abyme vertigineuses. De plus, il réussit chaque fois le pari de nous surprendre avec des prouesses graphiques en trompe-l’oeil jouant sur les mots: rappelons que le voisin de palier habite… réellement sur le palier. Sans atteindre le sommet du tome 3 et sa spirale découpée, l’éditeur n’a une fois de plus pas lésiné sur la maquette et les amateurs de pliages ne seront pas déçus.

De Marc-Antoine Mathieu, éditions Delcourt, 48 pages.

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