Ysaline Parisis
Ysaline Parisis Journaliste livres

Dernières consignes de lecture avant le grand départ… Pour cogiter, s’évader, flipper ou rÊver sans mettre son budget en péril.

Les loups-garous dans leur jeunesse

DE MICHAEL CHABON, ÉDITIONS PAVILLONS, 340 PAGES.

Chabon, génial raconteur d’histoires, a l’art de nous plonger au c£ur de nouvelles dans lesquelles, en à peine quelques lignes, on est aussi bien installé que dans un roman de 500 pages. Personnages en plein trouble, loup-garou de récréation, agent immobilier cleptomane ou usine mangeuse d’hommes: Chabon est décidément à l’aise sur toutes les surfaces. Et gagne à tous les coups.

Les belles choses que porte le ciel

DE DINAW MENGESTU, ÉDITIONS LE LIVRE DE POCHE, 281 PAGES.

Mengestu nous fait rentrer en Amérique par la petite porte: celle d’un night shop de la banlieue sinistre de Washington tenu par Sépha, un jeune Ethiopien épris de littérature. Loin d’une vie meilleure, il est venu chercher aux States la possibilité de  » durer, sans être remarqué, jour après jour« . A travers ce roman d’un monde mouvant, Mengestu offre à ses personnages la possibilité d’un non-héroïsme et d’un laisser-aller extrêmement justes.

Je suis très à cheval sur les principes

DE DAVID SEDARIS, ÉDITIONS POINTS, 335 PAGES.

Chroniqueur fétiche du New Yorker, véritable star outre-Atlantique, Sedaris est un concentré d’humour pur. En l’espace de quelques géniales nouvelles, il nous fait parcourir l’étendue des dégâts de sa mauvaise foi désopilante, de ses agacements snobs, de son sens visuel et de son inadaptation incurable aux situations les plus banales de la vie. A lire seul pour pouvoir rire haut.

Impardonnables

DE PHILIPPE DJIAN, ÉDITIONS FOLIO, 237 PAGES.

Un écrivain à succès en plein roman noir: sur les traces d’Hemingway, dans un Pays basque à l’impression tenace, Francis se remet de la perte de sa femme et de sa fille aînée, quand sa fille Alice disparaît brusquement sans laisser de traces. Un roman vertigineux et escarpé où l’écriture seule semble pouvoir arracher de la rudesse de vivre. Un livre qui ausculte la trahison et l’inconnaissable de l’autre. Sans rédemption.

Winter

DE RICK BASS, ÉDITIONS FOLIO, 265 PAGES.

En 1987, Rick Bass et sa compagne, avides de nature sauvage, mettent le cap sur l’ouest à la recherche d’un endroit où il pourra écrire et elle peindre. Cette quête enivrante trouvera son issue dans un chalet perdu en plein c£ur du Montana (sans électricité, sans téléphone), et sa traduction littéraire dans ce très beau journal consacré à la saison qu’ils y passèrent. Quelques coups de gueule écologistes, une évocation existentielle de l’hiver, un retour à soi, des descriptions à tomber, des centimètres de neige comme si vous y étiez. A lire par 30° cet été pour savourer toute l’étendue du contraste…

Le jour enseveli

DE ROSAMOND LEHMANN, ÉDITIONS PHEBUS, 374 PAGES.

Le jour enseveli marque la réunion de 2 s£urs ayant aimé le même homme et qui l’ont toutes 2 perdu. Un roman aux monologues woolfiens qui rappelle les magnifiques Métamorphoses d’un mariage de Sandor Marai. Lehmann entremêle la dureté complexe des sentiments à l’abîme facile de la tentation, avec des portraits féminins puissants. l

Ysaline Parisis

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