Les Survivants

De retour sur les lieux des étés de leur enfance, Benjamin, Nils et Pierre viennent accomplir, adultes, les dernières volontés de leur mère: répandre ses cendres sur le lac en face de la fermette familiale. C’est ici que la fratrie a vécu les jours ensoleillés autour de la Saint-Jean, entourée d’une nature faite d’odeurs de pins et de pêche au filet. L’affection est aussi présente dans la famille que la vodka dans le frigo-box de papa et maman. La violence surgit parfois, les trois frères aimant se bagarrer, le père et la mère cultivant parfois les échanges alcoolisés tendus. Loin d’être idyllique le tableau respire toutefois d’une certaine douceur de vivre à la suédoise, lovée dans ce coin de paradis, jusqu’au drame qui viendra tout changer. Journaliste, auteur d’essais et personnalité médiatique, Alex Schulman signe un premier roman sur la part sombre de l’enfance et joue avec les souvenirs de ses personnages, croisant le passé avec le présent, qu’il présente à reculons. Un procédé pour préserver le suspense. Comme sortie de nulle part, la révélation finale laisse nombre de questions sans réponse mais le récit sensuel des jeunes années empreintes d’un bonheur tranquille sous lequel couvent les conflits entre frères maintient une tension subtile.

D’Alex Schulman, éditions Albin Michel, traduit du suédois par Anne Karila, 304 pages.

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