Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

La scène rap belge se mobilise à nouveau, avec la deuxième édition de Hip Hop(e). Le 19 décembre, au KVS, à Bruxelles.

La première édition s’était déroulée à guichets fermés. Logiquement, la manifestation Hip Hop(e) remet le couvert cette année, toujours dans les murs du KVS (le Théâtre royal flamand). Le principe? Celui d’un grand concert rap à vocation caritative, rassemblant majoritairement la scène belge – francophone et flamande -, mais aussi quelques ténors français. En 2008, figuraient ainsi en tête d’affiche IAM et Kery James, ni plus ni moins! Lancée par le rappeur bruxellois Rival (CNN), l’initiative avait permis de réunir quelque 10 000 euros. Une bonne nouvelle pour l’association bénéficiaire, Dar el Ward, asbl multipliant les projets sociaux au Maroc – dans ce cas-ci, le soutien financier à des familles démunies dont les enfants sont atteints du cancer. Dans la foulée, la communauté hip hop envoyait un signal subliminal: le rap n’est pas seulement affaire d’egotrip et de musculation verbale, mais peut aussi se tourner vers les autres et se mobiliser.

Rebelote donc cette année, avec une affiche qui garde fière allure. IAM est à nouveau en partie de la fête via la participation de Shurik’N. Aux côtés duquel on trouvera d’autres cadors hexagonaux, comme la Rumeur, Aketo et Tunisiano (Sniper)… Le gros des troupes reste cependant constitué des rappeurs belges: Rival évidemment, mais aussi De Puta Madre, Lefto, Mo & Grazz… Tous les artistes se produiront au profit de l’école de cirque palestinienne (Palestinian Circus School), la première du genre, installée à Ramallah, Hebron et Jenin. Vu le contexte, la cause défendue cette année pourrait facilement inspirer des revendications plus politiques. « La question s’est posée en effet, explique Laurent Gradwohl, coordinateur de Hip Hop(e). Mais l’objectif de l’ONG reste d’abord et avant tout artistique. Il ne faut y voir aucune connotation politique, ce n’est vraiment pas l’idée. De toutes façons, si cela avait été le cas, on serait vite tombé dans les clichés. » Un petit tour sur le site de l’école suffit d’ailleurs à s’en convaincre: « Nous voulons travailler contre les barrières qui nous ont été imposées depuis trop longtemps: religieuse, politique, géographique et sexuelle. » Dont acte.

Hip Hop(e), le 19/12, au KVS. www.hiphop-e.org

www.palcircus.ps

Laurent Hoebrechts

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