Les Poings dans les poches

© Ad Vitam/ Doria Cinematografi

Plus d’un demi-siècle après sa sortie, le premier long métrage de Marco Bellocchio n’a rien perdu de son impact très particulier. Rarement la jeunesse en révolte aura inspiré film plus puissant et déchirant, et ce n’est pas un hasard si beaucoup voient en Les Poings dans les poches un annonciateur de Mai 68. Le personnage central s’appelle Alessandro. Il admire son frère aîné et aime sa soeur d’une passion coupable. Sujet à des crises d’épilepsie, il veut résister à la sourde oppression familiale, et même la détruire… Lou Castel incarne de manière crédible et troublante un garçon dans lequel se reconnaît son metteur en scène, qui filme à la première personne et embrasse son sujet avec une force rare. Le futur réalisateur du Saut dans le vide et de Vincere bouscule les non-dits d’un milieu hypocrite, capte la rage froide d’Alessandro, tout en exposant une radicalité que d’autres cinéastes (Pasolini, Bertolucci) développent aussi en ces années de radicalisation tant esthétique que politique en Italie.

Drame de Marco Bellocchio. Avec Lou Castel, Paola Pitagora, Marino Masè. 1965.

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