Suspicion (1941)

Comment la maladie du soupçon peut-elle atteindre un couple jusqu’à presque le détruire, ce film d’Hitchcock le montre de captivante façon. Joan Fontaine va croire son mari capable du meurtre de son associé, et d’envisager de la supprimer, elle! Tout finit par s’arranger, mais pas avant que le spectateur ne soit lui-même entraîné dans une spirale paranoïaque. Du grand art.

El (1952)

Un riche propriétaire s’éprend follement d’une jeune femme, la détourne de son fiancé, l’épouse puis s’enfonce dans une jalousie maladive qui transformera leur vie en enfer… Luis Buñuel réalise magistralement ce portrait d’un paranoïaque au parcours semé d’allusions fétichistes et sadiennes. Avec son recul clinique, et une décapante lucidité, ce film est un dérangeant chef-d’£uvre.

Repulsion (1965)

Catherine Deneuve vit un enfer dans ce film au noir et blanc idéalement claustrophobe, où une jeune femme seule dans un appartement imagine des choses horribles, jusqu’à tomber dans les abîmes d’une psychose meurtrière et fatale. Polanskissime, avec des éléments de fantastique ancrés avec précision dans une réalité prenante.

Rosemary’s Baby (1968)

Le vieil et bel immeuble de Manhattan où le couple Woodhouse vient d’emménager a une réputation quelque peu inquiétante. Rosemary, enceinte, va peu à peu en venir à craindre pour son futur bébé, qui pourrait bien être promis au diable… Une réalisation superbe de Roman Polanski referme le piège autour d’une émouvante Mia Farrow, dont la paranoïa s’avèrera justifiée.

Le Locataire (1976)

Roman Polanski interprète lui-même le héros de ce portrait d’un employé timide, louant l’appartement précédemment occupé par une femme qui s’est suicidée par défénestration. L’homme va être progressivement persuadé que les autres occupants de l’immeuble conspirent à ce qu’il prenne le même chemin que la locataire défunte. Le film parano par excellence.

L’Enfer (1994)

Dans ce film particulièrement troublant de Claude Chabrol, François Cluzet joue un homme qui a tout pour être heureux: une femme sublime et un travail épanouissant. Emmanuelle Béart incarne l’épouse trop belle dont le héros va de plus en plus intensément craindre l’infidélité, jusqu’à basculer dans l’extrême… La paranoïa, version jalousie conjugale, portée à incandescence.

Lost Highway (1996)

Un très grand, très fascinant, David Lynch! Bill Pullman y interprète un musicien qui se sent épié jusque dans son intimité, et voit sa raison basculer vers le crime, puis – une fois condamné à la peine capitale – vers une transfiguration littérale, avec transformation physique et improbable évasion… Le cinéma de l’inquiétude lynchien poussé à son paroxysme.

A Beautiful Mind (2002)

Russel Crowe signe une prestation mémorable dans le rôle de John Forbes Nash, Jr., mathématicien de génie doublé d’un paranoïaque imaginant que des ennemis s’activent dans l’ombre pour lui nuire après qu’il a accepté une mission pour les services secrets américains… Ron Howard filme sobrement cette étude clinique à laquelle un acteur au sommet de son art donne chair.

Bug (2007)

Une jeune femme (Ashley Judd), hantée par le souvenir de son enfant kidnappé, et inquiète de voir resurgir un ex-mari violent, cède à une paranoïa dévastatrice quand apparaissent d’étranges insectes capables de s’introduire sous la peau… Par William Friedkin, le réalisateur de The Exorcist, un film intense et morbide, sur fond de doute entre réel, fiction et secret d’Etat.

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