« Dès que j’ai lu le scénario de The Danish Girl, j’ai pensé à Eddie Redmayne pour interpréter Lili Elbe. On a presque l’impression qu’il est émotionnellement translucide, avec ce don de pouvoir vous emmener avec lui. Il a en outre quelque chose qui le porte vers le féminin, et avait notamment déjà interprété Viola dans Twelfth Night. Il avait donc une expérience de ce type de rôle, ce qui est plutôt inhabituel. Et même si j’ai eu tout le temps de tergiverser, je ne suis jamais revenu sur mon intuition initiale. » Difficile, à l’autopsie, de contredire Tom Hooper, et d’imaginer un autre acteur qu’Eddie Redmayne dans le rôle principal de The Danish Girl. Après celui du savant Stephen Hawking, atteint de la maladie de Charcot, dans The Theory of Everything, l’acteur britannique trouve là un nouvel emploi à transformation(s). Le genre de performance qui est en général synonyme de distinctions -il avait d’ailleurs obtenu l’Oscar du meilleur acteur pour le film de James Marsh l’an dernier-, et tant pis pour les adeptes de l’underplaying… Non qu’il faille, pour autant, y voir un plan de carrière: « Tom m’avait proposé ce scénario quand nous tournions Les Misérables, bien avant donc The Theory of Everything. Et si, vu comme cela, on peut penser que je passe d’une performance à une autre, cela n’est pas le fruit d’une stratégie, mais bien le résultat d’une coïncidence », assure-t-il.

Pour préparer le rôle d’Einar Wegener/Lili Elbe, Redmayne a rencontré des transsexuelles de diverses générations, afin de partager leur expérience. Et si sa composition apparaît en effet fort démonstrative, il explique l’avoir surtout nourrie de leurs histoires. « Plusieurs femmes que j’ai rencontrées m’ont raconté avoir ressenti, dès l’âge de 4 ou 5 ans, être d’un genre sexuel différent de celui qui leur avait été assigné à la naissance. Elles m’ont décrit leur longue transition, et notamment cette phase, quand elles avaient commencé à sortir en femmes, où elles avaient tendance à en faire trop. L’une d’elles m’a parlé d’une période d’hyperféminisation, comparant cela à l’adolescence, où l’on essaie diverses choses avant de découvrir qui l’on est. » Et de décrire le coeur du film, au-delà de la partition amoureuse qui le fait battre, comme une quête d’authenticité –« il s’agit, en fin de compte, de trouver son moi véritable. » En quoi l’acteur ne manque pas d’en imposer. De là à le voir glaner une seconde statuette en février prochain? « Gosh. Ce projet a mis tellement longtemps à aboutir qu’il est devenu, pour tous ceux qui y étaient impliqués, une affaire de passion. Voir le film sortir aujourd’hui est déjà magnifique. Nous espérons simplement que les spectateurs suivront… »

J.F. PL.

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