Il suffit de regarder les hit-parades: pour avoir un tube, rien de tel que d’inviter sur son morceau une vedette r’n’b ou un rappeur en or.

E n musique, comme ailleurs, il convient de bien choisir ses amis. Cela peut souvent rapporter gros. Il suffit de voir les hit-parades. L’Ultratop belge par exemple. Dans le dernier classement en date, près d’un cinquième, voire un quart, des 40 premiers singles présentaient des featurings. Entendez des « invités ». Un vrai raz-de-marée. Reste à voir ce que cache réellement la notion de featurings. L’équivalent des duos? Pas tout à fait. Question de statut d’abord: dans un duo, les deux intervenants sont censés être sur un pied d’égalité, pas forcément dans le featuring. Question de genre aussi: si les duos sont monnaie courante en chanson et dans le rock, le featuring domine le monde du rap et du r’n’b. Les genres ayant pris d’assaut les charts, le nombre de featurings a donc logiquement explosé.

Au début, l’exercice permettait souvent à la star de présenter un nouveau poulain qui faisait là ses premières armes. La donne a cependant un peu changé. Le featuring est devenu une arme stratégique en soi. Avec des stars du genre. Celles qui garantissent à coup sûr la visibilité au titre, rien que par leur présence. Snoop Dogg, Will.I.Am, Busta Rhymes, et bien sûr le roi de l’apparition furtive, mais toujours rémunératrice, Timbaland… Justin Timberlake, en panne de nouvel album, s’est aussi mis dans la file. On le retrouve actuellement aux côtés de Ciara, sur son dernier tube. Elle-même faisant d’ailleurs une apparition sur le dernier Enrique Iglesias, également classé dans l’Ultratop. Trop fort… Certes, il y a des cas tendancieux: quand Jay Z se glisse dans le Crazy in Love de son amoureuse Beyonce, est-ce encore une simple apparition? Ou quand les Pussycat Dolls « featurent » Nicole Scherzinger, leur leader partie en solo (mais pas tout à fait), est-ce bien clair?

En fait, même le rock a cédé à la tendance. Chris Martin (Coldplay) a passé la tête chez Jay Z, Adam Levine (Maroon 5) faisant de même chez Kanye West. De quoi rappeler qu’un des premiers et plus spectaculaires « featuring » de l’histoire de la pop s’est produit à ce même croisement, entre rap et rock. C’était en 1986. Avec Walk This Way, les rappeurs de Run DMC relançaient la carrière des rockeurs d’Aerosmith.

L.H.

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