L’ARMÉE DES OMBRES – DANS PARIS OCCUPÉE, ISMAËL FERROUKHI RACONTE L’ÉVEIL À LA CONSCIENCE POLITIQUE ET MORALE D’UN JEUNE ÉMIGRÉ ALGÉRIEN, CAMPÉ AVEC CONVICTION PAR TAHAR RAHIM.

D’ ISMAËL FERROUKHI. AVEC TAHAR RAHIM, MICHAEL LONSDALE, LUBNA AZABAL. 1 H 39. SORTIE: 28/09.

On se souvient comment dans Un prophète, Tahar Rahim campait un jeune illettré que son passage en prison allait paradoxalement révéler à lui-même, jusqu’à devenir le prototype d’un criminel nouvelle manière, affranchi de schémas rendus obsolètes. Les hommes libres le voit connaître une métamorphose semblable, le film, inspiré de faits réels, racontant l’histoire d’un individu, guère éduqué et sans plus de conscience politique que morale, que les circonstances vont muer en militant de la liberté.

Nous sommes en 1942, et Younés (Rahim), un jeune émigré algérien, survit du marché noir dans Paris occupée. Une descente de police plus tard, le voilà contraint d’infiltrer la Mosquée de la Ville Lumière, dont les autorités allemandes soupçonnent le directeur (Michael Lonsdale) de délivrer de fausses attestations d’appartenance à l’Islam à des Juifs, tout en soutenant la Résistance. Le jeune homme s’exécute sans guère d’états d’âme, suivant le principe voulant que l’argent n’ait pas d’odeur. Vient le jour où il fait la connaissance de Salim (Mahmoud Shalaby), un chanteur d’origine algérienne dont il découvre bientôt qu’il est juif, rencontre qui aura le don de le conscientiser.

S’intéressant à un épisode guère connu de la Seconde Guerre mondiale, Ismaël Ferroukhi ( Le grand voyage) livre un film fort et généreux, dont la portée dramatique propre s’enrichit d’enjeux multiples, l’engagement dans la Résistance y apparaissant notamment comme le ferment du combat pour l’indépendance à suivre. Les hommes libres y trouve une dimension singulière et plurielle à la fois, dont les nuances s’incarnent dans ses divers protagonistes -mention particulière à Tahar Rahim, qui restitue avec conviction les différentes couleurs de son personnage. Défaut de ses qualités, le film suit un fil narratif schématique à l’excès, cet « hommage aux anonymes qui ont combattu pour la liberté » appuyant lourdement ses intentions non sans laisser quelques coudées d’avance au spectateur…

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JEAN-FRANÇOIS PLUIJGERS

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