Les Fous du son. D’Edison à nos jours

Il en est un lui-même. Laurent de Wilde, pianiste de jazz le plus brillant de sa génération, n’a jamais cessé de s’interroger sur la nature du son -et sur les innombrables gadgets susceptibles de lui donner vie. Cette interrogation a produit une remarquable discographie, entre acoustique et électronique, saluée par tous les prix dont on peut rêver. Mais elle l’a aussi conduit à rédiger ce qui est sans doute le plus beau livre sur Thelonious Monk jamais publié en français: le sobrement titré Monk, chez Gallimard, en 1997. Depuis, de Wilde s’était concentré sur ses différentes formations, multipliant les concerts et les nouveaux disques. Mais la passion pour la pensée du son a été la plus forte: il a fallu qu’il s’assoie à nouveau derrière son ordinateur pour y tapoter autre chose que des notes de musique. Cela a donné Les Fous du son, l’histoire, écrite à l’arrachée, de tous ceux qui, comme lui, ont un jour décidé de fourrer leur tête dans le réseau de câbles, de lampes, de transistors et de puces caché sous le capot des machines qui ont bouleversé le registre des possibles musicaux depuis l’invention de l’électricité. Fantastiquement documenté, raconté comme par un vieux pote au coin du bar et vibrant de l’enthousiasme de celui qui vient de découvrir un trésor dans son jardin, c’est aussi un remarquable exemple de ce qui demeure trop rare en langue française: la non-fiction narrative.

De Laurent de Wilde, éditions Grasset, 560 pages.

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