Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Les enfants du rock

On pourrait écrire plusieurs bouquins sur le sujet. Tous les groupes pop et rock de l’histoire ont été influencés d’une manière ou d’une autre par les Beatles. Tous aussi leur ont consacré des reprises. De Sonic Youth aux Libertines. Des Breeders à Kaiser Chiefs. De Nirvana à Franz Ferdinand en passant par les Girls in Hawaii. Nombre des héros de la Britpop vouent un véritable culte aux 4 de Liverpool. Oasis, tout particulièrement, en fait une obsession. De nombreuses références aux Beatles apparaissent dans les textes des frères Gallagher. On peut même entendre la voix de Lennon sur I’m Outta Time. Helter Skelter est, par ailleurs, souvent cité pour évoquer les prémices du hard rock. En 2006, Alice Cooper, Billy Idol et Lemmy de Motörhead leur ont rendu hommage à travers la compilation Butchering The Beatles.

Les enfants du rap

La première fois où la technique du sample a été dévoilée au grand public remonte à l’utilisation du mellotron sur Strawberry Fields Forever. De nombreux rappeurs reconnaissent que le hip hop n’aurait jamais pu exister sans certaines évolutions dues aux Fab Four. Les Beastie Boys ont glissé dans Sounds of science, sur l’album Paul’s Boutique, des samples de When I’m Sixty-four, Back in the U.S.S.R., The End et Sergent Pepper tandis que pour accoucher de son Grey Album, Danger Mouse a mélangé le Black (de Jay-Z) et le White. Même Public Enemy ( Psycho of greed) a pompé les 4 as de la pop. Gageons encore que sans Ringo, le bling bling n’aurait peut-être jamais existé.

Les enfants de la France

Qu’elles s’expriment en anglais ou en français, les grenouilles, comme les appelle McCartney, sautent rarement la case Fab Four. Des dizaines et des dizaines d’artistes dès les années 60 sont les rejetons des Scarabées dont ils se contentaient de traduire les chansons. Pointons que Noir Désir a repris I Want you et Helter Skelter. Que la nouvelle sensation pop/folk parisienne s’appelle Revolver. « Le temps qu’il faut à Voulzy pour écrire une mauvaise chanson, les Beatles en pondaient douze bonnes, » commente Murat quand on l’interroge sur sa cadence effrénée.  » Quand je les écoute, c’est pour trouver des trucs qui traînent, avoue Joey Starr. C’est dangereux de sampler les Beatles mais c’est toujours fait de manière à ce que ce soit méconnaissable. T’inquiète, c’est bien trafiqué. »

Les enfants de l’électro

Les Beatles ont fait de la dance music avant l’heure. Chanson hypnotique, batterie en avant, voix en retrait et bidouillages en tous genres… Tomorrow never knows, enregistré en 1966, peut être considérée comme l’une des chansons pionnières de la musique électronique. Elle a d’ailleurs profondément marqué les Chemical Brothers comme le laisse entendre Setting Sun. Les 3 Beatles encore en vie en 1996 ont été jusqu’à intenter une action contre les frères chimiques. Puis le virage Kid A de Radiohead, c’est un peu les Beatles à la sauce électro.

Julien Broquet

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