Producteur mammouth de films à succès, la compagnie co-fondée par Steven Spielberg s’est aussi rêvée en juke-box rock hollywoodien entre 1996 et 2005. Une saga avortée.

Je suis dans la BO des 3 premiers Shrek , cela suffit, un quatrième aurait été de trop. J’aime bien le message de la fin du premier quand la princesse devient hideuse plutôt que belle, je pense que c’était un bon message.  » Si Eels a pu refourguer une poignée de ses chansons aux différents Shrek, ce n’est pas seulement pour la qualité artistique de son travail mais, plus prosaïquement, parce que les aventures de l’ogre pistache sont produites par DreamWorks, compagnie s£ur de DreamWorks Records, son label. Entre les films et la compagnie discographique, les morceaux voyagent. Nature des artistes signés: plutôt singer-songwriters. Noms connus: Rufus Wainwright, Randy Newman, Elliott Smith, Morphine, Eels, et puis aussi Nelly Furtado, et quelques revenants tels que John Fogerty, The Isley Brothers et The Nitty Gritty Dirt Band. Ce dernier, à la division spéciale country basée à Nashville. Les BO qui emploient les artistes maisons puisent aussi dans un inconscient grand public: ainsi, le soundtrack de Madagascar (2005) repêche un classique disco des Bee Gees ( Stayin’ Alive) et, plus fort encore, les Chariots de feu de Vangelis… DreamWorks Records a été créé en 1996, 2 ans après la section cinématographique, par le même trio: Steven Spielberg, Jeffrey Katzenberg et David Geffen. Les 2 premiers se sont imposés dans l’industrie cinématographique (Katzenberg chez Disney) et seul le troisième a un véritable parcours dans la musique. En 1970, David Geffen, âgé de 27 ans, fonde Asylum Records avec Elliott Roberts (manager de Neil Young) et signe Jackson Browne, The Eagles, Joni Mitchell et le jeune Tom Waits. Leur coup de force est de convaincre Bob Dylan d’abandonner Columbia, ce qu’il fait pour un seul album ( Planet Waves, janvier 1974) avant de retourner au bercail. C’est avec Geffen Records -lancé en 1980- que David G connaît le succès commercial fondant son actuelle fortune: 4,6 milliards de dollars. En signant John Lennon -pour l’album come-back événementiel Double Fantasy-, Geffen montre son flair: Nirvana, Peter Gabriel, Guns N’Roses et The Stone Roses font turbiner la planche à billets verts. Malgré la qualité des signatures et de formidables BO de films, DreamWorks Records, en déficit de vendeurs superstars, n’est pas jugée suffisamment rentable par ses patrons qui arrêtent les frais en 2005. Une partie de son catalogue est désormais distribuée par Universal qui possède également le label Geffen.

Ph.C.

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