Les Éternels

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Documentaire de Pierre-Yves Vandeweerd.

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« On appelle éternels ceux qui souffrent de la mélancolie d’éternité. Convaincus que la mort ne peut avoir raison de leurs vies, ils se croient condamnés à errer dans l’attente du jour où ils seront libérés de leur existence. » Ainsi le réalisateur Pierre-Yves Vandeweerd explique-t-il le geste cinématographique posé dans ce film à haute valeur symbolique, qui donne visages et corps aux tragédies invisibles du Haut-Karabagh, enclave arménienne d’Azerbaïdjan. Démuni d’une partie de sa population lors du génocide de 1915 et en proie à un conflit qui le flétrit depuis la chute de l’URSS et la proclamation de son indépendance en 1991, le pays agonise depuis lors, loin des regards. Ruines, bourgades désertées, tranchées et routes d’un vide glacial, courses enneigées vers le néant… les images sont éprouvantes. La voix off, qui emprunte aux poésies de l’artiste Yéghiché Tcharents (mort en 1937 sous la répression stalinienne) retrace le destin de ces éternels qui mourraient d’indifférence si la caméra de Vandeweerd ne rendait leur présence à l’écran si nécessaire.

N.B.

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