De Froideval et Pontet, éditions Dargaud.

Le 14e et dernier tome des Chroniques de la Lune noire paraît chez Dargaud. Et c’est tout un univers magnifique qui se clôt… sur une porte ouverte. Une saga heroic fantasy fondatrice, initiée voici plus de 20 ans au sein de la défunte maison d’éditions française Zenda.

Ce qui frappe d’emblée, dans les scénarios de François Marcela-Froideval, est son talent pour les dialogues et sa capacité à varier les niveaux de langage. Tour à tour gouailleur, châtié et lyrique:  » Il n’est rien de pire que d’entendre tout le monde parler de la même façon. Chacun de mes personnages manifeste des émotions différentes, que je ressens moi-même en écrivant. Cela me vient sans doute de mon passé dans le jeu de rôle. »

Il faut dire que l’homme affiche des références plus que sérieuses en la matière. Il a notamment été, aux Etats-Unis, l’assistant de Gary Gygax, le créateur mythique de Donjons & Dragons – excusez du peu. Froideval a tâté de multiples supports à son imaginaire: quid du cinéma?  » J’adorerais travailler sur un film. Surtout comme dialoguiste. Depuis Michel Audiard, il n’y a plus personne! » Quant à ses projets de roman , « je m’y mettrai quand ma flemme, à ce sujet, m’aura quitté…« .

La saga des Chroniques a déjà donné naissance à plusieurs spin-off, comme les trois tomes de Methraton et les deux volumes des Arcanes de la Lune noire. Continuera-t-il d’étendre cet univers, tel un Jodorowsky médiéval-fantastique?  » Oui, si je trouve des choses à dire. Mais ce seront vraiment des trucs fous furieux. »

Sont déjà prévus un tome 0 sur l’enfance du héros des Chroniques, le semi-elfe Wismerhill, dessiné par Fabrice Angleraud, ainsi qu’un volume sur un autre perso de la saga, Parsifal, mis en image par Tacito. L’auteur murmure d’ailleurs à ce propos:  » Cela pourrait donner naissance à une série en tant que telle… » Il faut dire que, si l’on en croit Froideval, la naissance du commandeur des Chevaliers de Justice en jettera. On attend ça avec impatience.

Vincent Degrez