Les Années sans soleil

Cofondateur d’un master de création littéraire réputé, Vincent Message mettait, en cette rentrée d’hiver, l’eau à la bouche de ceux qui avaient adoré, au choix, sa brillante dystopie animaliste ( Défaite des maîtres et possesseurs) ou son plus fourre-tout plaidoyer anticapitaliste ( Cora dans la spirale). Sa promesse: une mise en parallèle, romancée, de la crise climatique et d’un épisode peu connu du VIe siècle, dix-huit mois pendant lesquels la planète fut privée de soleil. Ambitieux et appétissant programme, malheureusement vite douché par les pages sans lumière de ce livre bancal, parfois gênant.  » Je ne me sentais pas le tempérament pour écrire un roman qui se passerait à l’époque » , confesse un peu tard son narrateur, un écrivain geignard, persuadé que son insuccès n’est dû qu’à la paresse intellectuelle de ses contemporains. Las, les confinements passent par là, l’incitant à soumettre à ses infortunés lecteurs  » une forme fragmentaire« … Soit, un énième journal de confinement, évacuant en quelques pages le fascinant fait historique pour mieux se vautrer en longues complaintes volontiers aigries, péripéties dans l’air du temps et éditoriaux paresseux. Rendu immédiatement antipathique par sa propension à ne juger que les autres, il agace, puis se noie dans sa propre glose.

De Vincent Message, éditions du Seuil, 256 pages.

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