L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot

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Documentaire de Serge Bromberg et Ruxandra Medrea.

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Un beau jour, le producteur et réalisateur Serge Bromberg reste coincé pendant deux heures dans un ascenseur en panne avec une camarade d’infortune. Elle s’appelle Inès. Elle est la veuve d’Henri-Georges Clouzot. Et évoque l’éternel regret de son mari. L’Enfer (1964). Budget énorme et tournage maudit. Un film qui voulait révolutionner le cinéma et dont il ne reste que 13 heures de bobines, soit 185 boîtes d’images seules. Plus aucun son. Cette oeuvre mythique et inachevée à la liberté insensée dont Chabrol a repris le scénario pour son film du même nom trente ans plus tard avec Emmanuelle Béart et François Cluzet, Bromberg en a tiré un fascinant documentaire. L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot revient sur son histoire. À l’époque, le réalisateur n’a plus tourné depuis quatre ans et La Vérité primée à Venise. Il est fasciné par Huit et demi et veut faire un film du malaise anxieux qui l’empêche de dormir. Cette histoire d’un homme (Serge Reggiani) dévoré par la jalousie que lui inspire sa femme (Romy Schneider) mène à des recherches visuelles tous azimuts. Des expériences permises par un budget illimité accordé par la Columbia. Mais aussi à un tournage qui traîne avec un Clouzot inquiet et nerveux qui essore ses acteurs et son équipe. Assemblant des images d’archives, des interviews (Catherine Allégret, Costa-Gavras…), des plans du film jamais terminé et des scènes rejouées, textes en main, par Jacques Gamblin et Bérénice Bejo, Bromberg signe un passionnant docu sur la fabrication d’un film et les errances de la création.

J.B.

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