L’Empire du milieu – Peaky Blinders, saison 4

Thomas Shelby: la lutte finale? © DR

Quatrième round pour les Peaky Blinders, famille criminelle dont le destin se confond avec l’Empire britannique et son histoire industrielle, sociale et politique, au coeur de cette sombre saga forgée au rock. L’emprise de ce gang authentique sur Birmingham, chaudron du centre de l’Angleterre, a démarré à l’ère Victorienne, mais la série produite par la BBC la situe à la fin de la Première Guerre mondiale. Le bruit, la fureur, la manipulation et la violence ont jalonné l’ascension, de la fange aux lambris, de Thomas Shelby (Cillian Murphy), ses frères Arthur (Paul Anderson) et John (Joe Cole), sa tante Polly (Helen McCrory) et son cousin Michael (Finn Cole). Au prix d’un affrontement, saison après saison, avec des ennemis de plus en plus retors. Nous voilà en 1926 et, cette fois, la mafia italo-américaine débarque sur les docks pour faire payer le prix du sang aux Shelby après le meurtre, l’an dernier, du patriarche Vicente Changretta. Entretemps Thomas, veuf, plus sombre et autoritaire que jamais, isolé des siens qu’il a trahi, sombre dans l’alcool et le sexe. Face à cette nouvelle menace, plus imminente et explicite encore que les autres, il doit réunir le clan pour le protéger et organiser une bataille rangée qui va laisser quelques cadavres sur les pavés. En toile de fond, les grèves massives agitent les usines anglaises et une jeune syndicaliste, Jessie Eden (inspirée d’une figure réelle de l’histoire ouvrière), entend bien imposer la stricte égalité salariale entre hommes et femmes. Ainsi va Peaky Blinders depuis 2013: la série fait résonner hier et aujourd’hui, reconstitution historique et rock emblématique de l’ère post-industrielle (Nick Cave, Savages, The Kills, Jarvis Cocker, White Stripes, Laura Marling, PJ Harvey…) dans un entrelacs narratif où la trame se souille volontiers d’éclats de sang et de chair et se resserre dans une alternance de suspens et de rebondissements qui laisse miraculeusement peu de place à la redite. À côté de Cillian Murphy et Paul Anderson qui gagnent leurs galons de grands comédiens, brillent les seconds rôles de luxe, Tom Hardy (qui revient en savoureux chef de gang juif), Aidan Gillen (Game of Thrones) et surtout Adrien Brody parfaitement inquiétant dans le rôle de Luca Changretta, parrain sicilien sadique. Il cabotine aussi ouvertement qu’un De Niro fin de carrière, donnant à son personnage les accents ironiques qui contribuent à faire de la série une réussite dans tous les registres.

Série créée par Steven Knight. Avec Cillian Murphy, Helen McCrory, Paul Anderson, Joe Cole, Adrien Brody, Aidan Gillen, Charlie Murphy.

9

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