Il joue le biker-chanteur de service dans Motörhead depuis plus de 3 décennies. A la veille de son atterrissage à Forest National, portrait d’un Harley-Davidson Of A Bitch. Lemmy, ses favoris de barbare, ses 40 centimètres de tignasse filasse, sa voix crachant d’infâmes vocalises jetées sur de brutaux canapés de riffs plombés, sa collection d’insignes nazis, sa came, sa géante verrue faciale, ses 1200 conquêtes femelles, sa basse dressée comme un totem conquérant: pas vraiment La nouvelle star, hein! Non, plutôt le prototype du sexagénaire increvable dont la légende s’ancre dans une mythologie rock doublée de broderie cuir. Fils d’un aumônier de l’armée britannique, Ian Fraser Kilmister apparaît sur Terre le jour de Noël 1945 à Stoke-on-Trent, ville des Midlands, renommée pour la qualité de sa poterie. Rebaptisé Lemmy pour sa propension à emprunter du fric à ses potes d’école ( » Lemmy a quid till Friday »…), le spécimen tripote assez vite filles et guitares dans des groupes locaux. Quelques déménagements plus tard, il débarque dans le Londres pleinement psychédélique, devenant roadie pour Jimi Hendrix… C’est le point de départ d’une vie hautement camée, sous LSD et speed principalement. Dès 1965, Lemmy tâte de différentes expériences musicales (The Rockin’ Vickers, Sam Gopal), mais il n’accède à la notoriété qu’avec son entrée, comme bassiste, dans Hawkwind en 1971. Avec la bande de freaks de Ladbroke Grove, Lemmy fait la bringue psychédélique, entre underground barré et rock graisseux. Comble du paradoxe: il est viré du groupe, bande de défoncés notoires, après s’être fait arrêter à la frontière canadienne pour transport de substances prohibées… La suite est donc historique, puisqu’en 1975, Lemmy forme son groupe, baptisé Bastard dans un premier temps. Un nom médiatiquement peu praticable modifié en Motörhead, titre de la dernière chanson qu’il a écrite pour Hawkwind. En trio au personnel changeant – mais stable depuis 1995 -, Lemmy, leader-chanteur-bassiste, va imposer un style d’heavy-metal guttural, recyclant ses vieilles fantaisies anarcho-douteuses – la collection de souvenirs nazis – dans une panoplie de morceaux plus lourds que l’huile et le feu mélangés. Devenant même pote avec la scène punk qui apprécie son humour, sa dégaine vintage et son fond de commerce à 120 décibels. Pour 2010, on annonce un rockumentaire tout à sa gloire. Même que cela s’appelle Lemmy. Vu le contexte, voilà une sobriété qui ravit…

Motörhead est en concert le 5/11 à Forest-National formule Club,

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Ph.C.

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