Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Glittering Prize – Crée en 1984, le Turner Prize sacre l’ouvre d’un artiste britannique contemporain de moins de 50 ans.

À la Tate Britain, Millbank, à Londres. Du 30/09 au 18/01/09.

En 24 ans d’existence, le Turner Prize s’est taillé une jolie réputation dans le monde de l’art. Même si le spectre de cet événement est d’abord anglo-britannique, il projette son ombre – et ses lumières – au-delà de la perfide Albion. Et pour cause, les plasticiens et les créateurs britanniques ont plutôt le vent en poupe en ce moment. Il n’est que de voir le destin d’un des lauréats – Damien « par ici la monnaie » Hirst – pour réaliser l’énorme potentiel du genre. Pour rappel, le Turner Prize est un prix artistique qui récompense l’exposition récente – endéans les 12 mois – d’un talent british de moins de cinquante ans. Organisé par la Tate Britain, l’événement se déroule sous la houlette d’un jury indépendant qui change chaque année. Celui-ci établit une shortlist de quatre artistes dont le travail est exposé pendant un peu plus de trois mois à la Tate. La proclamation du prix intervient fin décembre, tel un couperet. Il est à noter que ce n’est pas sur le show en cours que s’établit le verdict mais bien au regard de l’exposition pour laquelle les quatre artistes – fab four du moment – ont été nominés. Tout au long de son existence, le Turner a déjà sacré quelques pointures: Gilbert & George, Tomma Abst, Jeremy Deller et, l’an passé, Mark Wallinger. Le prix peut aussi être coquin et se refuser à certains avec l’obstination d’une mule. Ainsi de Lucian Freud, pourtant sélectionné par deux fois.

The winner is…

Cette année, les heureux élus sont: Runa Islam, Marck Leckey, Goshka Macuga et Cathy Wikes. La première, une jeune plasticienne originaire de Dacca, a été choisie pour une exposition marquante qui s’est déroulée à Bergen. Artiste conceptuelle, elle produit des films à travers lesquels elle met à nu les processus du médium cinématographique. Le travail de Marck Leckey – retenu pour un solo show au Consortium à Dijon – est quant à lui plus difficile à définir en ce qu’il s’agit d’une pratique mêlant son, sculpture, film et performance. Goshka Macuga – remarquée pour sa contribution à la 5e biennale de Berlin – est une artiste d’origine polonaise. A la fois artiste, commissaire et collectionneuse, elle produit une £uvre plus directe qui s’appuie sur des objets trouvés ou des brides de nature recontextualisées. Last but not least, Cathy Wikes – dont l’expo à la galerie Milton Keynes a fait mouche – propose un travail basé sur des peintures et des readymades pétris par l’idée de contemplation. Pronostic?

www.tate.org.uk

Michel Verlinden

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