Le Syndrome de Stendhal

Frédéric Delachaise est à côté de ses pompes: il semble toujours né de la dernière pluie. Nous faisons sa connaissance à Beaubourg où il vient de décrocher un emploi de gardien. Le quiproquo commence dès la première page: il se présente aux caisses, l’air perdu, parce qu' »on lui a dit de venir ». Vite récupéré par Monsieur Lefian, responsable de la sécurité -un ancien militaire-, il a tôt fait d’être remis sur les rails. Mais Delachaise est un inadapté. On comprend au fil de l’histoire et par petites touches subtiles qu’il est Duc, qu’il va bientôt se marier avec une star montante de la mode, mais également que sa situation actuelle n’est pas tout à fait en adéquation avec l’idée que s’en font ses futurs beaux-parents. En attendant, Delachaise, qui n’y connaît rien en art, se plonge corps et âme dans son nouveau job… peut-être même un peu trop. Les auteurs nous font partager avec un certain enthousiasme les symptômes qui touchent leur personnage souffrant visiblement du syndrome de Stendhal. Graphiquement, c’est assez réussi. Entre réalisme et stylisation, le dessinateur use de tous les subterfuges pour nous faire partager les sentiments qui habitent Frédéric. C’est pêchu, drôle et touchant: une réussite pour la première incursion du Centre Pompidou dans le monde de la BD en tant qu’éditeur.

Le Syndrome de Stendhal

D’Aurélie Herrou et Sagar, Éditions Glénat/Centre Pompidou, 120 pages.

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