Le Serpent majuscule

 » Le roman noir est fréquemment circulaire: une boucle narrative se referme sur elle-même. Aussi m’a-t-il semblé assez logique que mon dernier roman noir soit précisément… le premier que j’ai écrit. » Dont acte, comme il l’annonce lui-même dans l’avant-propos de sa dernière parution: ce remuant Serpent est son dernier pur polar -il s’est consacré entièrement à sa grande fresque historique entamée avec Au revoir là-haut, prix Goncourt 2013, close avec Miroir de nos peines– mais est aussi le premier qu’il a écrit, en 1985, et qu’il n’avait jamais envoyé à un éditeur. Un événement donc, au tirage en proportion, forcément daté et parfois moins parfait que les polars qui suivirent (la tétralogie Verhoeven ou le chef-d’oeuvre Cadres noirs). Et de fait un incontournable pour les fans de l’écrivain et de sa verve, car tout y était déjà: son goût pour les héroïnes tueuses (ici Mathilde, une vraie pro,  » jamais une balle plus haute que l’autre« , qui va devoir régler ses comptes avec Monsieur Henri, son employeur et amoureux transi) et une méchanceté crasse et donc jubilatoire, qui n’épargne vraiment personne: si Dupontel a adapté son Goncourt, Tarantino trouverait matière à ce Serpent majuscule, sorte de Kill Bill franchouillard et sanglant. Une valeur sûre pour l’été qui s’annonce.

De Pierre Lemaître, éditions Albin Michel, 336 pages.

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