Le rouge n’est plus une couleur

Kate Quaile et Max Rippon se rencontrent à l’université. Leur relation platonique née du hasard leur fait dépasser les barrières de leur statut: si Kate la sérieuse a une mère célibataire autrefois alcoolique, le charismatique Max vient d’une lignée au succès à tous les étages, entre un père chirurgien, une mère réalisatrice reconnue et une grand-mère à la folie douce. Admirative de la carrière cinématographique de Zara, adoubée par ce clan qui la fait passer des maisons mitoyennes aux résidences secondaires, Kate n’imagine pas qu’il recèle aussi des zones menaçantes. Lors d’une réunion de famille, le cousin Lewis abuse d’elle. Comment briser le silence dans une coterie? Si Le rouge est une couleur a tout d’une fresque de moeurs comme seuls les Anglo-Saxons savent en façonner, il devient bien plus intime dès lors que ce basculement a lieu. C’est en interrogeant la place des alliés masculins qui décillent le regard lorsqu’ils conscientisent l’ampleur d’une société misogyne, en faisant affleurer à même le texte la honte aussi bien que la difficulté pour les victimes de gérer des réactions contradictoires du corps et de l’esprit qu’il trouve les nuances d’un premier roman marquant.

De Rosie Price, éditions Grasset, traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Jakuta Alikavazovic, 416 pages.

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