Le Paradoxe du bonheur

Un soir de février, à Londres, la traversée d’un renard entraîne une collision entre deux passants. Elle est américaine, il est ghanéen. Biologiste fraîchement divorcée, Jean étudie le comportement des renards en milieu urbain. Psychiatre spécialiste des syndromes post-traumatiques en zones de guerre, Attila vient prononcer un discours lors d’un séminaire. Le destin les rapproche lorsque la nièce d’Attila, arrêtée par les services de l’immigration, leur annonce la fugue de son fils, âgé de six ans. Pour le retrouver, Jean fait appel à son équipe d’observateurs de la faune: nettoyeurs de rues, portiers, agents de sécurité se faufilent furtivement, comme des animaux traqués, dans les zones crépusculaires de la vie urbaine. Pour son quatrième roman, Aminatta Forna ( Les Jardins des femmes) file parfois avec insistance sa métaphore du renard que beaucoup (à l’instar du maire de Londres) veulent extirper à tous prix. Elle peut aussi se montrer didactique lorsqu’elle entérine notre évitement de l’inconfort comme pathologie. Mais la plume brosse avec élégance le tango d’un rapprochement progressif, les motifs récurrents de la faune et de la flore, la thématique de la résilience chère à Boris Cyrulnik, par lesquels l’écrivaine écossaise aspire au lâcher-prise et conforte ses lecteurs dans un cocon protecteur.

D’Aminatta Forna, éditions Delcourt, traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Claire Desserrey, 416 pages.

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