Le Gibier

On avait découvert l’auteur de Dans la brume écarlate en 2017 avec le gothique De cauchemar et de feu, quatrième volume de sa série Capitaine Mehrlicht, du nom de cet officier de police parisien opiniâtre et à l’ancienne qui soignait son spleen autour d’une bonne quille de Côte-Rôtie. Dans le polar en question, le conflit irlandais s’invitait en bord de Seine. Avec Le Gibier, Nicolas Lebel change d’écurie (il quitte Marabout pour les éditions du Masque) et délaisse le fidèle Mehrlicht pour gagner en profondeur avec de nouveaux fantômes du passé -c’est le seul lien avec De cauchemar et de feu– à savoir ceux de l’après-apartheid. Le titre en dit long, le sous-titre Une meute ne lâche jamais sa proie itou. Pour le commissaire Starski, la journée commence mal. Sa femme demande le divorce, son chien est à deux doigts de caner, la prise d’otages sur laquelle il intervient, avec sa collègue froide comme la pierre Yvonne Chen, se solde par deux morts dont un homme d’affaires sud-africain. Histoire de couronner le tout, son amour de jeunesse, désormais biologiste hors pair, est méchamment soupçonnée. Avec ce huitième roman anxiogène et paranoïaque, Nicolas Lebel mène le lecteur par le bout du nez pour une chasse à courre épatante et jubilatoire.

De Nicolas Lebel, éditions du Masque, 396 pages.

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