L’Art de porter l’imperméable

Sergi Pàmies nous donne de ses nouvelles. Le journaliste et écrivain catalan en déploie treize, de trois à quelques dizaines de pages, sur le thème de l’amour, qu’il soit filial ou conjugal. D’une hypothétique rencontre amoureuse au futur antérieur à l’acquisition d’un chien sauveur de couple, du tournage d’un film par le fils au souvenir d’un père (enfin) Noël, les histoires courtes de Pàmies sont empreintes d’une mélancolie douce, légère, mais réelle, d’une nostalgie lumineuse, souriante et souvent drôle. Au coeur de ce recueil, le récit de l’amour parental symbolisé par l’imperméable, lequel acquiert une fonction oedipienne. Mieux: un ami de la mère qui en porte devient père d’emprunt… et s’appelle Jorge Semprún. Un vêtement qui, les parents disparus, devient un linceul à émotions, une carapace efficace contre le passage du temps, auquel il est imperméable comme à l’oeuvre de l’oubli. Un recueil d’une tristesse affable qui, au travers de récits souvent autobiographiques, se veut universel. Le style est d’un réalisme magique presque belge, et l’on n’est pas surpris d’apprendre que Sergi Pàmies traduise Jean-Philippe Toussaint ou Amélie Nothomb. Pas que sa prose s’en rapproche: ce diabétique confesse utiliser plus d’adjectifs et d’adverbes que de raison. Une note sucrée qui n’est pas désagréable.

De Sergi Pàmies, éditions Jacqueline Chambon, traduit du catalan par Edmond Raillard, 128 pages.

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