L’Arabe du Futur 5

 » Je m’appelle Riad. En 1992, j’avais 14 ans et je n’étais pas terrible. » Ainsi commence le 26e chapitre et le 5e tome de l’autobiographie de Riad Sattouf, devenue au fil des ans un véritable phénomène éditorial -la série est d’ores et déjà traduite en 23 langues. Un récit tragi-comique entamé à sa naissance en 1978, et qui a vu le petit Riad être ballotté entre la Libye de Kadhafi, la Bretagne de ses grands-parents et la Syrie de Hafez el-Assad. Mais le comique de situation, toujours hilarant et traité en bichromie bleue, se fait cette fois de plus en plus grignoter par la tragédie du réel, cette fois maniée dans une bichromie rouge plus angoissante. C’est que le père de Riad, radicalisé, a enlevé son petit frère Fadi et l’a emmené avec lui en Syrie. Un véritable drame qui va poussé sa mère dans la dépression et presque la folie, quand lui-même n’est pas bouffé par la culpabilité et l’angoisse. Un basculement hors de l’enfance et de l’innocence qui imprègne chaque page de ce cinquième opus. Heureusement que le jeune Riad a découvert à la même époque Lovecraft, Slayer, l’amour et une école d’arts graphiques, pour mettre un peu de légèreté et de sourire dans ce récit qui en comporte de moins en moins.

L'Arabe du Futur 5

De Riad Sattouf, éditions Allary, 184 pages.

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