L’Apocalypse heureuse

Après de récents ouvrages inspirés sur Goya, Klee ou encore Spilliaert, Stéphane Lambert renoue avec la veine autobiographique. Déjà évoquée dans Charlot aimeMonsieur, sa relation alors qu’il n’avait que 10 ans avec un ami de ses parents l’amène à questionner davantage la responsabilité de ces derniers restés aveugles aux actes du pédophile. L’adultère de sa mère et l’implosion du couple qui s’ensuivit restent pour l’auteur les moments-clés d’une existence marquée par la solitude.  » Bâtir sur le gâchis. Évacuer le chagrin. Me réapproprier ce qu’ai vécu, et qui m’appartient« , écrit celui qui au fil des pages met en perspective les épisodes douloureux de l’enfance et de l’adolescence, les entrecoupant des cercles vicieux du doute et du questionnement. Des spirales qui pourraient conduire à l’effondrement -à l’image du monde contemporain- si l’écriture n’était pas libératrice. Témoignage de retrouvailles avec son père alors en fin de vie, nous menant des rivages bleus d’une île grecque au couloir d’un hôpital wallon, en passant par le quartier bruxellois de l’infâme, l’ouvrage à la langue délicate tend vers la lumière même si la route fut ténébreuse.  » Le temps donne la possibilité de tracer un itinéraire à travers le gâchis.« 

De Stéphane Lambert, éditions Arléa, 184 pages.

8

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content