L’Âge d’eau (tome 1)

Les temps futurs n’invitent pas à la fête: crise climatique, migrations de masse, menaces de guerre, pandémie… Autant de sources d’inspiration pour les raconteurs d’histoires de tout poil. Pour sa part, Benjamin Flao imagine un monde où les crues sont de plus en plus incontrôlables. Dans un coin non identifié de France, la campagne est pratiquement immergée. La grande ville à côté l’est presque tout autant, du moins sa périphérie. Afin de protéger sa population, le gouvernement décide de rapatrier les poches d’humanité vers la ville en leur proposant un logement gratuit dans des quartiers protégés. Si ce n’est pas volontaire, ce sera fait sous la contrainte. La population visée, flairant une volonté accrue de contrôle, organise la résistance. Dans la campagne, sur des îles flottantes faites de bric et de broc, on tente d’inventer une nouvelle manière de vivre ensemble tout à fait sympathique. L’auteur s’inspire des derniers événements pandémiques et plus particulièrement des circonstances qui ont poussé la plupart des gouvernements à prendre des décisions contraignantes. Il prend également comme modèle la Z.A.D. de Notre-Dame-des-Landes et la transpose dans un récit pré-apocalyptique. Tout ne s’est pas encore écroulé: en ville, on peut encore par exemple suivre des cours à l’université -le passage dans l’auditoire de droit est particulièrement intéressant. Malheureusement, la logorrhée des protagonistes fleure un peu trop la poétique anarcho-punk, les gentils arborent tous des pulls miteux et/ou une crête molle et les méchants un uniforme et la coupe en brosse. Le graphisme de Benjamin Flao alterne trait à la plume rehaussé d’aquarelle avec la gouache et le pastel, le tout toujours éblouissant.

L'Âge d'eau (tome 1)

De Benjamin Flao, éditions Futuropolis, 160 pages.

6

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content