La Route 117

Sur la route 117, Ben Jones, chauffeur routier, livre ses clients dans un coin perdu de l’Utah au coeur du désert. La neige a envahi la route quand, ce matin-là, un étrange colis l’attend à la station-service: un gamin et son chien accompagnés d’un mot invitant à en prendre soin. Pourquoi Pedro, un quasi-inconnu, tient-il à lui confier son enfant mutique? Ce ne sera pas la seule mauvaise surprise de la journée: son ami John, un prêcheur arpentant la 117 avec une croix sur le dos, vient d’être renversé par un chauffard… Anderson file le train de son anti-héros déjà aperçu au volant de Desert Home. Si la lecture de ce dernier n’est pas une condition sine qua non, elle éclairera d’un jour nouveau ce road trip au rythme lancinant. Dans un no man’s land où la survie n’est jamais un accident, on s’endort à côté d’un revolver entre deux passages au diner. Comptoirs chromés, tabourets en skaï citron vert, juke-box Wurlitzer, tout est à sa place. Faisant montre d’empathie pour ses marginaux cabossés, Anderson retrace les passés emboutis au milieu de nulle part. Quand, dans son dernier tiers, l’auteur enfonce enfin la pédale d’accélérateur, d’ultimes embardées réveillent d’un coup d’un seul son lecteur. Ce thriller mélancolique à deux vitesses saura embarquer les auto-stoppeurs pas trop pressés.

De James Anderson, éditions Belfond, traduit de l’anglais (États-Unis) par

Clément Baude, 352 pages.

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