La Position de schuss

Photographié alors qu’il aidait une chanteuse célèbre à regagner son véhicule, Thomas Haberline s’est retrouvé en une d’un tabloïd. Propulsant sa carrière de chirurgien, ce coup de projecteur lui vaut d’être recruté par une clinique de l’Upper East Side avide de profiter de son statut à la mode. Après avoir goûté l’accomplissement d’un compte en banque et d’un carnet d’adresses bien remplis, ce spécialiste de la traumatologie orthopédique aspire désormais à devenir écrivain, quitte à chercher dans la boisson l’inspiration qui lui fait défaut… « Convaincu que l’écrivain se doit d’altérer le plus possible son état de conscience pour trouver une certaine grâce. J’y travaillais donc de manière acharnée. » Sur le thème rebattu de la crise de la cinquantaine, Loris Bardi situe son marivaudage allègre dans la jet-set new-yorkaise, entre papillonnage et consommation d’alcool problématique. Outre les apparitions arty (ici un dîner avec Jonathan Franzen, là le plasticien Michel Blazy), les saillies cocasses s’enchaînent sans temps mort. Toutefois, entre deux visites de galeries et la drague de la prof de bio de son ado, la décrépitude du mâle occidental ne nous enivre pas toujours autant que son héros. Sur les articulations des âges de la vie, la fantaisie douce-amère de ce premier roman emporte partiellement le morceau.

De Loris Bardi, éditions Le Dilettante, 224 pages.

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