La Fille de la piscine

© National

C’est le grand jour: l’ouverture du plongeoir du bassin d’été. Léna réajuste sans cesse son deux-pièces taille basse et idolâtre Max, meilleure amie à l’aplomb provocant. Etendues sur leur serviette, les lycéennes font bronzette sur la pelouse, observent les garçons et bitchent sur celles et ceux qu’elles ont dans le nez. Débarquent Yannis et Lounès, deux nouveaux venus «sapés comme PNL, avec des grosses lunettes et tout», que les filles trouvent très à leur goût. Le jeu de séduction et les rivalités peuvent débuter. «Mon corps me rappelle alors celui des bébés, quelque chose de battant et d’inutile, un obstacle pour saisir le monde.» Léa Tourret ausculte les stories Insta et discussions WhatsApp où se «taper des barres» en critiquant les profs et la tenue des filles. On y détoure avec vernis rose et ongles à strass les mœurs et le vocabulaire adolescents en mode Les Princes et Princesses de l’amour. Le jeune public tressera peut-être des louanges sur TikTok à ce premier roman affichant les atours d’un flirt de vacances, parfum volatil compris. «Le vent derrière la haie sent le Big Mac et la beuh.» Sur l’éveil à la sensualité, la tyrannie d’une sororité capricieuse, on lui préfère le ciselé Le Goût des garçons de Joy Majdalani, l’une des révélations littéraires de l’année.

De Léa Tourret, éditions Gallimard, 160 pages.

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