La Faute à Kerouac *****

© PAUL KHAYAT

Alors? Porte d’Orléans, ou porte de la Chapelle?” Pour le héros et narrateur de La Faute à Kerouac (qui n’est autre que l’auteur, Richard Walter), ce sont comme deux portes d’embarquement -la première vers le soleil du sud, la seconde, c’est plutôt Amsterdam et le nord-, à ceci près que ce n’est pas dans un avion qu’il sautera gaiement, mais dans l’habitacle plus ou moins accueillant de la première automobile qui s’arrêtera devant lui et son sac à dos. La faute à Kerouac, oui, et aux Rolling Stones et à Hara-Kiri et à Charlie Mensuel (et à tout ce qui touche à la contre-culture des années 70). Un premier voyage vers Istanbul avec quelques camarades de lycée, encadré par un de leurs profs de l’époque, lui aura inoculé le virus. “À quoi bon étudier pour mener la même vie de cons que nos parents?”, clame l’auteur. Il va alors tout faire pour rater son bac -et brillamment y parvenir. À 18 ans, le voilà, enfin, “sur la route” comme dans le fameux bouquin. Ses aventures “commencent souvent sur les banquettes fatiguées du Louis XVI, un café de la porte de Vincennes. Elles le mèneront d’Espagne jusqu’en Suède, via Perpignan (“pas un lieu qui poussait à l’action”), en passant par quelques petits boulots, et par la case prison… Une vie différente, dont on n’est pas toujours envieux, tant elle est jonchée de galères en tout genre. On ne parlera pas de grande littérature, mais ce n’est pas le but recherché: à l’image de la bonhomie qu’il affiche sur la couverture, Richard Walter livre un récit gouailleur et divertissant. Le témoignage saisissant d’une vie à la marge.

© National

De Richard Walter, éditions Les Impressions nouvelles, 192 pages.

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