20.20 RTL TVI

REMAKE DE PETER JACKSON. AVEC NAOMI WATTS, ADRIAN BRODY, JACK BLACK. 2005.

De King Kong, le classique réalisé en 1933 par Merian Cooper et Ernest B. Schoedsack, Peter Jackson n’a jamais caché qu’il s’agissait du film à l’origine de son désir de cinéma. Le succès de la trilogie Lord of the Rings lui ayant ouvert des perspectives pour ainsi dire illimitées, le cinéaste néo-zélandais s’attelait, dans la foulée, à son remake – entreprise sur laquelle John Guillermin s’était cassé les dents une trentaine d’années plus tôt.

Du haut de ses huit mètres, mais plus encore de ses plus de septante ans d’histoire du cinéma, l’original apparaît, il est vrai, pratiquement insurpassable, film mythique doublé d’un authentique chef-d’£uvre, et dont l’épilogue new-yorkais compte parmi les plus envoûtants jamais vus sur grand écran. On saura donc gré à Jackson d’en avoir respecté à la fois l’esprit et la lettre, multipliant d’ailleurs les citations. Non sans doter son King Kong d’une touche toute personnelle, en même temps qu’il l’habitait d’une sorte de jubilation cinéphile, déjà à l’£uvre dans son merveilleux Forgotten Silver.

A l’exception de son long prologue, ce King Kong reprend la trame de l’original. Et entraîne le spectateur dans une succession d’aventures exotiques, à la suite d’une équipe de tournage dirigée par un réalisateur/explorateur mégalomane (Jack Black, très wellesien) que sa recherche de jamais vu conduit dans la mystérieuse Skull Island. Ce qu’ils y découvrent dépasse l’entendement, en effet. Et offre à Peter Jackson le cadre d’un (très) grand spectacle, bardé d’effets spéciaux mastodontes, mais aussi hautement captivant et émouvant. C’est là l’une des clés de la réussite d’un film qui allie à son gigantisme un charme naïf et romantique à la fois – le propos n’étant autre qu’une relecture de La Belle et la Bête, en un ballet où excelle Naomi Watts, face à un Kong doté d’une étonnante gamme d’humeurs et d’émotions.

DÉLUGE D’EFFETS SPÉCIAUX

L’animation de Kong est, il est vrai, proprement saisissante, et domine un déluge d’effets spéciaux qui valent par ailleurs aux amateurs leur lot de sensations fortes. Jackson a, en effet, multiplié les scènes mettant aux prises les personnages et des monstres préhistoriques de tout poil – la limite essentielle d’un film dont les effets numériques oscillent entre le sensationnel et le kitsch absolu (certaines scènes de poursuite, en particulier). Ce en quoi on pourra, au demeurant, voir un hommage/clin d’£il aux trucages auxquels il fut fait appel dans l’original – révolutionnaires à l’époque, mais bien désuets aujourd’hui. Quand on parlait de la lettre et l’esprit…

Jean-François Pluijgers

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