GOLDORAK GO! – DÉCLARANT SON AMOUR DE LA CULTURE NIPPONE, KILLZONE 3 AFFÛTE SA PATTE VISUELLE UNIQUE. UNE COPIE ÉTINCELANTE, MAIS SANS SURPRISES.

ÉDITÉ PAR SONY ET DÉVELOPPÉ PAR GUERILLA GAMES, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PLAYSTATION 3.

Coiffé d’un temps de développement nettement moindre que celui séparant les 2 premiers épisodes, Killzone 3 n’était pas pressenti comme une révolution dans le club des jeux de tir vus à la première personne. Le 3e chapitre des aventures militaro SF de Sev, Rico et compagnie confirme que cette superproduction glaciale et sombre ne réinvente pas la roue. Premier blockbuster PS3 utilisant le PlayStation Move et la 3D stéréoscopique, Killzone 3 se pare toutefois de jantes en or. Explications.

Lundi 21 février 2011. Un brouhaha bourdonne dans le hall d’entrée des locaux flambants neufs de Guerilla Games à Amsterdam. Le studio géniteur des Killzone accueille de fait Eberhard van der Laan. Le maire d’Amsterdam est venu remettre en mains propres les clefs de la ville à une équipe (la plus grosse du pays) qui, grâce à 3 jeux, est parvenue à se hisser parmi les développeurs stars travaillant exclusivement à la solde de Sony. Déjà écoulé à 500 000 exemplaires dans le monde depuis sa première semaine de sortie, Killzone 3 aidera très certainement à vendre des PlayStation 3, comme Halo pour la Xbox 360 de Microsoft.

Un rebelle, un loyal, un bleu tétanisé,… les profils psychologiques des frères d’armes croisés dans Killzone 3 sont tristement prévisibles. Tout comme les épisodes de la guerre opposant humains de l’ISA contre bad guys Hellgast, pourtant pétris de bonne volonté dans leurs descriptions des conflits internes gangrénant chaque camp. Killzone 3 brille plutôt par sa plastique. La performance technique bluffe, bien entendu. Mais Guerilla Games épate surtout par son aptitude à réinventer le style graphique de poncifs du jeu vidéo entre paysages urbains désolés, mondes tropicaux et planètes glacées grandioses.

Gundam attitude

Jamais design de robots n’avait, en outre, été aussi léché depuis Metal Gear Solid. A l’aise lorsqu’il s’agit de balancer des  » mechas » (1) de 20 étages de haut ou un vaisseau-mère pensé à la verticale, Killzone 3 n’a rien à envier aux meilleures productions nippones en la matière. Loin d’être uniquement cosmétique, cette plastique -entachée de bugs dans les doublages en français- sert également le gameplay du jeu.

Les trainées de fumée dessinées par les obus des lance-missiles de soldats et les rayons rouges des lasers des snipers donnent ainsi des indices cruciaux sur leur position. Certains éléments destructibles du décor permettent également de dégager la vue. Linéaire, la progression du joueur s’étiole comme une guerre des tranchées un peu rébarbative en début de partie pour se diversifier par la suite. Si les phases de snipe et de rail shooter véhiculaires se profilent comme des diversions entendues, le pilotage d’exosquelettes et de jetpack casse le rythme avec bonheur. Contrairement à un Bulletstorm, Killzone 3 ne réserve toutefois aucune surprise majeure dans ses choix d’armement très classiques. Pas de coup de génie donc. Mais un FPS premier de classe qui fait honnêtement ce qu’on attend de lui.

(1) TERME JAPONAIS REGROUPANT UNE THÉMATIQUE DE MANGAS ET ANIME AXÉE SUR DES COMBATS ENTRE ROBOTS, ARMURE (EXOSQUELETTE) ET CYBORG. PATLABOR, MACROSS, GUNDAM ET GOLDORAK EN SONT LES REPRÉSENTANTS LES PLUS ILLUSTRES.

MICHI-HIRO TAMAÏ

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content