FAERIA, LANCELOT’S HANGOVER ET HEALER’S QUEST SORTENT DU BOIS CE MOIS-CI ET ANIMENT UNE (PETITE) SCÈNE GAMING WALLONNE INSOUPÇONNÉE.

On ne parle pas encore de Belgian Touch. Mais le paysage du gaming belge grandit doucement. Depuis un an, événements indés, game meetups, nouveaux studios et lobbys fédéraux poussent ainsi comme des champignons dans le royaume. Du nord au sud, Epistory, Mayan Death Robots et Guns, Gore & Cannoli ont ainsi fait récemment parler d’eux. Certes, face aux 23 000 salariés que le jeu vidéo génère en France, nos 500 emplois (en 2012) prêtent à sourire. Mais cette vague principalement indé ne s’écrasera pas de sitôt. Ainsi, trois développeurs wallons profitent du printemps pour sortir leurs projets du garage. Une éclosion unique à l’échelle du sud du pays.

Le 1er mars dernier, les Liégeois d’Abrakam ont brandi Faeria en accès anticipé sur Steam. Oscillant entre jeu de cartes et stratégie, ce titre, dont la version finale sortira en septembre prochain, jette Magic: The Gathering sur un damier tapissé de cases hexagonales. Chaque joueur y dépose donc à tour de rôle des cartes sous forme d’unités de combat aux différents pouvoirs. Boostant et soignant également des soldats déjà déployés, ces pioches demandent aussi de gérer leurs déplacements. En main, le résultat est cérébral à souhait et décochera une flèche dans le coeur des accros d’Hearthstone tentés par des parties plus lentes.

Monkey Python forever

Lancelot’s Hangover: The Quest for the Holy Booze a succédé au titre d’outre-Meuse qui devrait recevoir un bon coup de polish avant sa version finale (l’importance des types de terrains que l’on peut créer n’est pas très explicite). Ce point and click WTF a déclaré victoire sur Kickstarter le 17 mars dernier. Dansant (nu) sur la table avec Monkey Island et le Sacré Graal des Monty Python, ce one man game de Jean-Baptiste de Clerfayt a décroché 10 000 euros de financement. Et surtout pas mal de sourires.

Ce jeu montois prévu en septembre prochain glisse le joueur dans la peau de Lancelot. En état d’ébriété perpétuelle, le chevalier de la Table ronde est chargé par Dieu de retrouver Saint Graal, d’y verser de l’alcool et d’organiser la plus grande bamboule que l’Angleterre ait connue. Le calice est caché dans une France dominée par des gays et des femmes poilues. On y trouve aussi un gendarme qui pense que la France est la nation la plus sexy du monde, un saint François d’Assise qui parle via la poupée ventriloque d’un Enfant-Jésus ordurier. Les prémices disponibles sur une démo en ligne crépitent.

Souriant entre l’univers de Terry Pratchett (les Livres du Disque-monde) et Le Donjon de Naheulbeuk, Healer’s Quest ne se prend pas très au sérieux non plus. Mieux, ce RPG en temps réel qui vient de lancer son Kickstarter (deadline le 6 mai prochain) déroule un pitch ludique et esthétique (Yoshi’s Island es-tu là?) singulier. Le titre liégeois orchestré par un seul créateur (Pablo Coma) propose en effet au gamer d’incarner le soigneur d’une équipe de combattants médiévaux fantastiques d’une rare incompétence. Au choix, trois classes de guérisseurs qui devront jongler entre 18 sorts différents et ainsi soigner des maladies qui figent, voire rapetissent les guerriers. Le jeu vidéo wallon, lui, a choisi: il grossit.

WWW.FAERIA.COM – WWW.LANCELOTSHANGOVER.COM – HTTPS://RABLOGAMES.COM/HEALERSQUEST

MICHI-HIRO TAMAÏ

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