Joan Crawford Hollywood Monster

Le sourire sur la couverture verte est crispé, au bord de la grimace. L’image n’est pas centrée mais dédoublée à gauche et à droite, et découpée en deux parties, n’offrant au regard que deux moitiés de Joan Crawford. Comme l’annonce d’un livre à double face sur une actrice mythique elle-même « divisée » entre le glamour de la star mondialement reconnue et la femme privée, mère abusive après avoir été elle-même enfant abusée. Une centaine de pages au petit format: le bouquin de Maxime Donzel (rédacteur au magazine Sofilm) n’a rien d’un pavé, mais son impact n’en est pas moins notable. D’autant que sa lecture est aussi agréable que ses informations sont fiables. Joan Crawford Hollywood Monster évoque d’emblée un autre livre, qui aura tout changé. Mommie Dearest est paru en 1978. Il deviendra un film trois ans plus tard, avec une Faye Dunaway hallucinante dans le rôle de Joan Crawford telle que sa fille adoptive Christina en dressa le portrait au vitriol dans son ouvrage devenu best-seller. Mère violente et cruelle(1), à la bisexualité cachée, femme au bord de la crise de nerfs et peut-être de la folie, déshéritant ses enfants: la charge est massive et a modifié l’image d’une actrice audacieuse, s’imposant dans un univers régi par les hommes et signant quelques rôles à jamais marquants dans Mildred Pierce, The Women, Johnny Guitar et le « monstrueux » What Ever Happened to Baby Jane? Le texte de Donzel raconte Crawford, sa carrière et sa vie, en multipliant les échos de l’une à l’autre. Il ne manque pas de rappeler que le look de la méchante reine du Blanche-Neige de Disney fut inspiré par les traits de la star…

De Maxime Donzel, éditions Capricci, 120 pages.

7

(1) Elle-même fut, toute jeune, violée par son beau-père.

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