Promis à une belle carrière sous les sapins, le motion gaming amène le mouvement physique sur consoles. Etat des lieux de trois technologies en place.

Bouger la manette et/ou son corps pour diriger son avatar ou prendre un virage dans une course automobile compte parmi ces réflexes naturels ayant habité plusieurs générations de joueurs depuis les années 80. Autrefois inutile, ce tic devient réalité cette année chez tous les constructeurs de consoles de salon. Inspirés par le succès de la Wii de Nintendo, Sony et Microsoft sortaient en effet en septembre et en novembre dernier le Move et le Kinect, deux nouveaux périphériques dédiés à leurs machines respectives.

Objectif ? Séduire les non joueurs qui ne veulent pas s’embarrasser de manettes en remplaçant les boutons par des mouvements. Pour y arriver, chacun sa recette. Initiateur de cette tendance appelée motion gaming, Nintendo occupe clairement le haut de l’affiche avec son duo de télécommande / joystick à détection de mouvement de sa Wii. Wiimote et Nunchuk (une télécommande et un mini joystick) tirent leur épingle du jeu face à la concurrence car la majorité des titres sur Wii leur sont spécifiquement dédiés. Ce qui sera loin d’être le cas à l’avenir pour le Move de Sony et le Kinect de Microsoft.

La pléthorique ludothèque de la Wii déroule donc des titres en motion gaming aussi bien grand public que dédiés aux joueurs passionnés (Metroid : Other M, Super Mario Galaxy 2à). Mais ses graphismes deviennent vieillots, surtout face à ceux de la Xbox 360 et de la PS3. Pour se tenir à la page techniquement, Nintendo sortait d’ailleurs cette année le Wiimotion Plus. Soit un petit boitier se fixant au bas de la Wiimote classique qui rend la détection des gestes beaucoup plus fine. Reste à voir si les éditeurs en tireront pleinement parti dans les mois à venir.

Bougez bougez ! Car dans cette guerre du mouvement, bien avant la technologie, la liste des jeux prime. Une question qui reste entière pour le PlayStation Move Controller et le PlayStation Move Navigation Controller de Sony, fac similé du couple Wiimote / Nunchuk assaisonné à la sauce PlayStation 3. Plus précis que le périphérique de Nintendo, ce binôme s’entoure pour le moment d’une vingtaine de titres spécialement dédiés. En attendant des sorties pour gros joueurs qui exploiteront ce pointeur comme un fusil (SOCOM : Special Forces, Killzone 3) ou une épée (No More Heroes: Heroes’ Paradise), on reste dans du grand public.

Ces titres, de sport notamment, n’exploitent pas forcément tout le potentiel de la télécommande de gauche (un mini joystick pour les déplacements de son personnage). La reproduction des mouvements d’épée ou de frisbee (dans Sports Champions) se déroule en tout cas au fil d’une exactitude jamais vue. A noter enfin que le budget devient rapidement lourd si on envisage l’achat de deux duos de manettes, quasiment indispensable vu que le type de jeu qui leur est destiné est avant tout convivial à plusieurs.

Même s’il demande également de bouger son corps, le Kinect de Microsoft fait bande à part face aux initiatives en motion gaming de Nintendo et Sony puisque cette caméra intelligente à brancher sur Xbox 360 se passe totalement de manette. Chaque mouvement du joueur est ici retranscrit comme dans un miroir à numérique. De quoi interagir avec le jeu via tous les membres de son corps, y compris sa tête. Au bowling, au foot, au beach volley ou au ping pong, l’impression de participer à une nouvelle expérience high-tech jubilatoire domine d’autant que les mouvements en profondeur et l’arrivée inopinée d’un deuxième joueur au beau milieu d’une partie fonctionnent à merveille.

Le Kinect s’équipe même d’un micro pour des séances de chat vidéo ou pour commander vocalement certaines fonctions de la console (à ce jour, uniquement en anglais et en japonais). La liste des 15 jeux accompagnant sa récente sortie se tourne également vers le grand public avec de l’arcade (Kinect Adventures, Fighters Uncaged, Sonic Free Ridersà), du fitness (Your Shape : Fitness Evolved, Get Fit With Mel B, Zumba Fitness, The Biggest Loser : Ultimate Workoutà) mais aussi de la danse (Dance Masters, Dance Centralà).

Michi-Hiro Tamaï

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