Tecktonik, footworkin’, jumpstyle… Peu importe la choré’, pourvu qu’on ait l’ivresse.

La réplique ne se sera pas fait attendre. La France qui donne le ton en matière de danse, avec sa frénétique tecktonik? Insupportable pour Dude ‘N Nem, duo hip-hop américain qui a lancé la contre-offensive. Oui, bon, d’accord, cela ne s’est certainement pas fait comme ça: pas certain que les deux rappeurs aient jamais entendu parler de la tecktonik. Le parallèle est cependant troublant. D’un côté, la danse à la française, qui bouge davantage avec les bras qu’avec le bas. De l’autre, les pas lancés par le morceau un peu nigaud de Dune ‘N Nem au titre explicite Watch My Feet: beat tranquille sur les couplets, mais refrains en accéléré, et hop, les baskets qui s’emballent, les danseurs en ont plein les pieds. La danse a même un nom: le footworkin’ ou jurkin’, né à Chicago, souvent décrit comme une version Riverdance du breakdance traditionnel. La bagarre est donc lancée sur la piste de danse: jeux de mains ou jeux de pieds? A moins qu’un outsider ne coiffe tout le monde sur le poteau. Direction l’Australie cette fois, avec le Melbourne shuffle. Avantage: la version kangourou propose, sans le faire exprès, une synthèse de l’horizontale française et de la verticale américaine.

On peut aussi plus simplement regarder dans notre assiette. Car question chorégraphie délurée sur beats acides, les plats pays en connaissent un rayon. Le jumpstyle, par exemple, qui « consiste grossièrement à sauter tout en bougeant une jambe puis l’autre de l’avant vers l’arrière et vice versa alors que votre torse va dans le sens opposé de vos jambes », pour reprendre la définition de Belgian Jumpstyle.com. Bien avant le footworkin chicagoan, les pieds donnaient le ton entre Courtrai et Gand. Mieux: c’est aussi à partir du jump belge et du gabber néerlandais que s’est développée la tecktonik française. Vous suivez toujours? Peu importe. Le point commun de ces danses est leur esprit d’ émulation, plus que de compétition. Avec YouTube, comme canal de diffusion. Et principale explication de cette nouvelle effervescence? Si cela ramène du fun sur le dancefloor, qui s’en plaindra…

L.H.

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