Jessie Ware

« What’s Your Pleasure? »

Il y a trois ans, Jessie Ware a bien failli jeter l’éponge. Adepte d’une soul-pop adulte, inaugurée en 2012 avec l’album Devotion (et le tube Wildest Moments), l’Anglaise avait misé gros sur Glasshouse et ses grands effets mélodiques, pour crever le plafond de verre pop. Las, le succès ne fut pas vraiment au rendez-vous. Le nouveau What’s Your Pleasure? rectifie spectaculairement le tir. Non pas en revenant tout à fait en arrière, mais en amenant la Londonienne, enfin, sur les terres musicales qui lui conviennent le mieux. Avec ce quatrième album, Ware ne semble en effet jamais avoir été aussi à l’aise, totalement dans son élément, libérée de toute ambition, sinon celle d’être musicalement au plus près d’elle-même. Il paraît que le carton du podcast culinaire lancé avec sa mère ( Table Manners) lui a permis d’être financièrement plus sereine. Le fait est que, comme le suggère son titre, What’s Your Pleasure? semble guidé par le seul principe de plaisir. En l’occurrence, il est particulièrement contagieux. Jessie Ware y assume enfin son potentiel de disco queen à la fois élégante et flamboyante. Dès Spotlight, elle se lance dans une grande tirade romantique langoureuse. Quasi « jamesbondienne » par moments ( Step Into My Life), elle peut aussi se faire plus ludique (les références très New York 1983 de Ooh La La), distillant ici et là les clins d’oeil amusés (la citation de Bananarama sur Mirage (Don’t Stop)). À la manière d’une Róisín Murphy ou même d’une Robyn ( Save a Kiss), Jessie Ware sublime ainsi la piste de danse avec une musique à la fois étincelante et sensible. Irrésistible.

POP. Distribué par Universal.

8

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