Jerry Paper

« Abracadabra »

Il a une tête de gentil ahuri, des grandes lunettes et un sourire benêt. Toujours, à 30 ans, ce look du nerd de teenage movie qui ne s’en sort pas avec les filles. Né Lucas Nathan à Los Angeles, Jerry Paper a fréquenté, adolescent, les centres de scientologie et les temples mormons. Mais s’il s’est laissé convaincre par les bienfaits de l’expérience sensorielle, le Californien a décidé de la vivre en musique. Jerry Paper est l’esprit qui habite le corps de Lucas Nathan quand il groove. Celui qui le fait chanter comme un doux crooner farfelu, s’habiller en robe quand il monte sur scène et se dandiner sur ses propres chansons comme un poulet. Le ridicule ne tue pas. Plutôt désinhibé en la matière, Jerry Paper excelle dans une pop lo-fi de soirée guindée et une chanson tordue de lover sous Xanax. On y croise le prisonnier d’un alien surveillé par une présence mystérieuse ( Puppeteer), des gens, morts, qui n’existent plus que dans le souvenir des autres ( Memorial Highway) et un père qui voit sa vie chamboulée après s’être fait surprendre en train de fumer de la méthamphétamine à l’anniversaire de son gamin ( Body Builder On the Shore). Ses derniers albums avaient été enregistrés à Toronto avec ses potes de BadBadNotGood. Like a Baby invitait même Weyes Blood et Mild High Club. Tel un magicien du soft rock à petit budget, un prestidigitateur de la musique d’ascenseur indé, un illusionniste à synthé du jazz, Dr Jerry (un peu Mr Love) a fabriqué Abracadabra avec ses seuls talents de multi-instrumentiste. Parfois dansant à la Whitest Boy Alive -il a même la voix erlend-oyenne qui va avec ( Cholla)-, Jerry Paper est un Mac DeMarco en costard, un Connan Mockasin en sandalettes.

Distribué par Stones Throw/Pias.

7

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