Le centenaire de Ian Fleming, créateur de l’Agent 007, est l’occasion d’un hommage aux… sept acteurs ayant incarné l’espion de Sa Majesté…

Nul ne l’ignore depuis Dr. No, en 1962: s’il ne devait en rester qu’un, ce serait lui, Sean Connery, incarnation historique de l’Agent 007, celui aussi par qui l’expression My Name is Bond, James Bond, est entrée dans la légende. Mais voilà, six films plus loin, et quoiqu’il dût se laisser reprendre au jeu le temps de Never Say Never Again, l’acteur écossais plantait là Aston Martin DB5, pin-ups et Martinis dry, laissant le soin à d’autres d’endosser les habits de l’espion de Sa Majesté imaginé par Ian Fleming.

Centenaire de ce dernier aidant, la Cinémathèque propose un hommage en sept films aux sept acteurs – cela ne s’invente pas – ayant prêté leurs traits à 007. Pour faire bonne mesure, s’ajoutent à cette galerie sept imitations ou parodies inspirées de la série – celles qui, de OK Connery (avec le frère cadet de qui vous savez) à Austin Powers, n’en finissent plus de revisiter le mythe.

7 X 007, le compte est bon. A condition, toutefois, d’y inclure un David Niven dont le Bond sauveur de l’humanité dans Casino Royale première version était couvert d’un inoxydable vernis parodique. A condition encore de ne point omettre George Lazenby, éphémère employé Au secret de sa Majesté, (il se reconvertirait en Universal Soldier, avant de côtoyer Sylvia Kristel dans la version télévisée de la saga Emmanuelle…)

Avec Roger Moore, 7 X 007 à partir de Live and Let Die, on repassait aux choses sérieuses. Encore que les fans ne lui aient jamais pardonné une désinvolture qui, pour être résolument british, cadrait fort peu avec l’image qu’avait imposée Sean Connery du héros. Si bien qu’après A View to a Kill (et non sans avoir affronté Grace Jones et Christopher Walken), l’interprète du Saint jetait à son tour l’olive avec le verre de martini.

Timothy Dalton assurait la relève sans frapper outre mesure les esprits – cette idée, aussi, d’opposer Jeroen Krabbé à 007 – avant que Pierce Brosnan ne prenne le relais, en un cocktail de prestance et de charme. Le héros chic alignait les bond girls choc – Sophie Marceau dans The World Is Not Enough, Halle Berry dans Die Another Day, – non sans trouver le temps de finement s’auto-parodier dans The Tailor of Panama, sous la conduite de John Boorman. Irréparable faute de goût, cependant: l’agent secret troquait la conduite britannique pour une autre, allemande celle-là. Bond en BMW: certains auraient crié à la haute trahison pour (beaucoup) moins que cela. Trêve de plaisanterie, donc: avec Casino Royale, 21e épisode de la série, Bond renouait avec la mécanique anglaise, et cherchait en Daniel Craig un interprète capable de renouveler un modèle souvent imité, jamais égalé.

Mission accomplie, au-delà de toute espérance. A l’heure de Quantum of Solace, annoncé sur les écrans le 5 novembre prochain, James Bond n’a pas seulement retrouvé un visage (et un tempérament), mais aussi son rang. Diamonds Are Forever, c’est bien connu…

7 X 007, jusqu’au 30 avril au Musée du Cinéma (bis), rue Ravenstein, 60, à Bruxelles. www.cinematheque.be

JEAN-FRANçOIS PLUIJGERS

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