Hoya Bella

Cinq meurtres en trois lieux: Séville, Rome, et Catane. Des crimes sans raison apparente, des coups de couteau uniques, fatals, précis:un torero, une passagère de train, un homme dans une expo, une vieille femme chez elle, une touriste devant le château Saint-Ange. À chaque fois, le même poignard, le même meurtrier, sorte de vengeur jamais démasqué. Sauf par l’auteur qui le suit à la trace, recueille sa soif de vengeance aveugle contre les souvenirs familiaux et familiers, dont celui de son premier amour romain qui découvrira une de ses oeuvres sanglantes. Mitka lutte contre son hydre vengeresse dont les têtes sans cesse repoussent, évoquant par son besoin irrépressible de tuer le sentiment qui animait les dieux de la mythologie grecque. Le géomètre qu’il est essaie de prendre la mesure de la vengeance qui l’étreint depuis l’enfance. D’une plume haletante, saccadée, alternant voix intérieure et extérieure, celles notamment des témoins des errements de Mitka, Anne Luthaud construit un récit court mais prenant, qui convoque les grands récits -les douze travaux d’Hercule, Moby Dick, Lucrèce Borgia– et les grands auteurs -Yourcenar ou Perez-Reverte- dans l’odyssée assassine d’un tueur qui, gagné par l’amnésie, finit par oublier qu’il a été meurtrier.

D’Anne Luthaud, éditions Inculte, 140 pages.

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