Haute fidélité

Warp réédite cette année sept albums de Stereolab, ces grands explorateurs des années 90 au futurisme cosmique et nostalgique. Reformation imminente.

La tournée commencera le 30 mai au Botanique. Après dix ans de pause carrière, Stereolab reprend la route. Mais ce qui reste l’un des groupes britanniques les plus indépendants, novateurs, captivants et influents des années 90 retrouve aussi cette année le chemin des disquaires. Avant Emperor Tomato Ketchup, Dots and Loops et Cobra and Phases Group Play Voltage in the Milky Night en août, Sound-Dust et Margerine Eclipse étant prévus pour novembre, ce sont ses deuxième et troisième albums qui ouvrent aujourd’hui le bal (chronologique) des rééditions.

Haute fidélité

Stereolab (le Lo Boob Oscillator d’ High Fidelity) naît au début des années 90 quand Tim Gane, alors guitariste de McCarthy, fait la rencontre amoureuse et mélomane de la Française Laetitia Sadier. Enclins qu’ils sont à l’indépendance et au Do It Yourself, épaulés par le bassiste Martin Kean (un ancien Chills) et le batteur Joe Dilworth (photographe au Melody Maker), ils publient leurs premiers 45 tours sur leur propre structure avant de sortir une compilation et leur premier album sur le label Too Pure qui a révélé PJ Harvey.

Hypnotique, flottant, Stereolab a d’emblée une identité singulière. Sadier chante en anglais et en français sur une musique répétitive qui fait batifoler Jonathan Richman avec Neu! et la pop des années 60… Enregistré en compagnie de nouveaux musiciens, Transient Random-Noise Bursts WithAnnouncements enfonce dès 1993 dans un univers rétrofuturiste aux claviers vintage et au psychédélisme noisy (Moon Duo bien avant l’heure). Si I’m Going Out of My Way renvoie au Roadrunner des Modern Lovers, Stereolab s’envole et fait du rock dans l’espace.

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Des étoiles électroniques, Transporte sans bouger, L’Enfer des formes… Contrairement à son prédécesseur, Mars Audiac Quintet (78e album des années 90 selon Pitchfork) assume son bilinguisme. Plus pop, faussement naïf, aussi bien dans ses textes que dans sa musique, Stereolab, marqué par le situationnisme, joue à saute-mouton avec les frontières, les références et les genres obscurs. Hommage à Lucia Pamela, le tout doux International Colouring Contest sample brièvement la voix de cette excentrique chanteuse de boîte de nuit américaine à qui l’on doit un album (mais aussi un livre de coloriage) sur le thème de la science-fiction et d’un voyage imaginaire sur la Lune.

Il leur semblait plus important, à l’origine, d’être uniques que d’être bons mais dès leurs débuts, les Anglais ont excellé dans leur originalité et leur goût de l’aventure. Stereolab n’a pas encore fait savoir s’il comptait retourner en studio (son dernier véritable album, Chemical Chords, remonte à 2008) mais cette flopée de rééditions sur tous supports assortie de faces B, de démos et de versions alternatives ou inédites offre l’occasion de replonger dans son univers explorateur. Have a nice trip…

Stereolab

« Transient Random-Noise Bursts With Announcements »

« Mars Audiac Quintet »

Distribué par Warp. Le 30/05 à l’Orangerie (Botanique).

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